Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Institut de recherche et d'informations socioéconomiques

L’inflation rend la vie encore plus inabordable hors des grands centres

durée 18h00
21 septembre 2023
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne

L’inflation rend la vie encore plus inabordable dans les régions éloignées tandis que les ménages n’ont pas de solution de rechange à la voiture.  

C’est l’une des conclusions d’un rapport de l’Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) sur le revenu viable hors des grands centres du Québec. «À mesure qu'on s'éloigne des grands centres, ça coûte de plus en plus cher pour atteindre un niveau de vie viable», résume le chercheur Guillaume Tremblay-Boily, en entrevue.

Dans plusieurs localités, la hausse des prix de l’essence a un effet double sur le coût de la vie. Elle augmente les coûts des déplacements (souvent des distances plus longues) et a un effet sur le transport des aliments vendus dans les communautés. 

Le groupe de réflexion de gauche a développé en 2015 un indicateur de revenu viable. Il comprend les besoins essentiels, mais aussi les dépenses nécessaires pour «vivre dignement», par exemple des vacances, des sorties culturelles et des économies pour répondre aux imprévus.

Il existe donc des variations importantes entre les 33 localités analysées dans l’étude. Par exemple, Saint-Jean-sur-Richelieu en Montérégie se situe hors d’un grand centre, mais elle est relativement près de Montréal. À l’inverse, des localités comme Schefferville sur la Côte-Nord sont considérées comme des localités éloignées. 

À Saint-Jean-sur-Richelieu, une personne seule a besoin de 31 000 $ pour avoir un revenu viable en 2023. À Schefferville, il en faut plutôt 45 500 $ pour vivre décemment.  

Le coût de la voiture

Dans une municipalité desservie par un service de transport en commun, l’IRIS considère le coût de ce service public dans le revenu viable. Lorsque cette option n’est pas possible, il tient compte des coûts d’une voiture. 

Même si le coût du logement est souvent moins élevé dans une localité éloignée, la variable du transport «pèse vraiment lourd» dans l’équation, souligne M. Tremblay-Boily. «Le coût de posséder une voiture, c'est environ autour de 9000 $ par année tandis que le transport en commun, quand il existe, coûte généralement autour de 2000 $ par année, constate l’auteur de l’étude. Ça fait vraiment une différence pour l'atteinte du revenu viable.»

Même avec une faible densification, il est possible de trouver des solutions pour faciliter les déplacements des moins nantis. M. Tremblay-Boily offre diverses pistes de solution: le service de navette, la possibilité qu’une municipalité loue une automobile à ses citoyens, le vélo électrique ou le service de taxi-bus.

Taux élevé de pauvreté 

L’IRIS constate qu’il y a une forte prévalence de la pauvreté hors des grands centres. Dans 75 % des localités recensées, plus de la moitié des résidants n’atteignent pas le revenu viable. 

La population vieillissante avec des revenus de retraite insuffisants et la présence d’industrie saisonnière font partie des facteurs qui contribuent à cette situation. 

«Il y a plusieurs des localités sur la Côte-Nord et en Gaspésie qui sont dévitalisées, où les revenus des gens sont assez faibles, souligne le chercheur. Évidemment, il y a des exceptions majeures comme les villes minières de Havre-Saint-Pierre et Fermont qui sont des villes où le revenu est beaucoup plus élevé que le revenu médian.»

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


La saison de la grippe et bel et bien arrivée au pays, selon Santé Canada

L'Agence de la santé publique du Canada confirme que la saison de la grippe est officiellement en cours au pays. Le taux de tests positifs pour la grippe est resté supérieur au seuil de 5% fixé par l'agence pendant deux semaines consécutives. Au 25 novembre, 7,5% des personnes testées pour la grippe au Canada ont été déclarées positives. La ...

La réforme de l'IVAC a eu des impacts positifs, soutient Simon Jolin-Barrette

Les victimes d'actes criminels sont plus nombreuses que jamais à recevoir l'aide de l'État, et la grande majorité des bénéficiaires sont des femmes. C'est le constat que dresse le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, au moment de souligner les 12 journées d'action contre la violence faite aux femmes. En entrevue avec La Presse ...

1 décembre 2023

Demandes salariales: l'appui au front commun n'a pas faibli, selon deux sondages

L'appui de la population aux revendications salariales du front commun du secteur public ne semble pas faiblir, selon deux sondages menés avant et après la dernière séquence de grève.  Ainsi, un sondage Léger réalisé du 24 au 27 novembre, donc après les trois dernières journées de grève du front commun, laisse même voir une légère augmentation de ...