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Misogynie virulente

Des dizaines de milliers de femmes réclament une loi contre la cyberviolence

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6 mars 2023
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Par La Presse Canadienne

«Nous sommes inquiètes: nous sommes en train d'assister à un recul des droits des femmes. Aujourd'hui, la cyberviolence atteint des niveaux inégalés et toutes les études le montrent: les femmes sont la première cible.»

C’est en ces mots que Guylaine Maroist, coréalisatrice du documentaire choc «Je vous salue salope», s’est présentée, lundi à Ottawa aux côtés de deux députés bloquistes, pour demander au gouvernement Trudeau d’aller de l’avant avec son projet de loi pour contrer la haine en ligne.

À l’approche de la Journée internationale des droits des femmes, ce mercredi 8 mars, la bloquiste Andréanne Larouche a rappelé que les femmes parlementaires sont particulièrement visées par la haine en ligne. «Ça va jusqu'à des menaces de mort qui ont des impacts sur leur santé mentale. Elles se sentent menacées et, évidemment, ça décourage beaucoup de femmes aussi à vouloir continuer à se présenter en politique», a-t-elle dit.

Liberté d'expression et démocratie

Allant dans le même sens, Guylaine Maroist a fait valoir que ce sont là des enjeux de liberté d’expression et, ultimement, de représentation démocratique.

«De peur d'être attaquées, de plus en plus de femmes s'autocensurent, se taisent et abandonnent leur droit de parole.

«Leur peur est plus que légitime, mais quand les femmes se retirent du journalisme, de la politique, quand elles quittent l'arène publique, on assiste à un effrayant recul des droits des femmes. Il faut se rendre à l'évidence, l'enjeu est démocratique.»

Misogynie virulente

Mme Maroist n’a pas cherché à dorer la pilule en décrivant la situation.

«Une misogynie plus virulente que jamais envahit les écrans: harcèlement, dénigrement, lynchage, sextorsion, diffusion de photographies intimes, menaces de viol, menaces de mort. Ces actes graves, qui touchent des milliers de femmes et de jeunes filles au Canada, restent, dans la très grande majorité des cas, impunis», a-t-elle déploré.

Et c’est là qu’Ottawa doit agir, puisque «les géants du web ferment les yeux et engrangent des profits générés par la prolifération de la haine».

C’est forte de la pétition «Stop les cyberviolences», qui a amassé près de 30 000 signatures, que Mme Maroist, au nom de l’ensemble des signataires, demande à Justin Trudeau de cesser de gazouiller et d’agir. «Qu'est-ce que vous allez faire pour protéger les femmes? Combien de cyberagresseurs vont passer à l'acte avant que vous n'agissiez? La liberté d'expression et la sécurité des femmes sont menacées.»

Amendes de 50 millions $

La pétition réclame l’adoption d’une loi musclée pour forcer les géants du web et leurs réseaux sociaux à supprimer les contenus haineux et délictueux sous peine de lourdes amendes pouvant atteindre 50 millions $, un montant calqué sur celui imposé en Allemagne. 

Le Canada est d’ailleurs «en retard par rapport à plusieurs autres pays», a fait valoir la députée Larouche.

Son collègue Martin Champoux a rappelé que «ça fait des années que ce projet de loi est dans les petits cartons. Il est temps qu'il sorte, il est temps qu'il soit déposé et qu'on puisse en débattre. Ça va être un long débat parce que je pense que ça va toucher beaucoup de sensibilités.»

Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une question complexe à aborder pour un gouvernement minoritaire. Bien qu’un tel projet de loi sera fort probablement soutenu par le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique, Justin Trudeau sait qu’il en ira tout autrement du Parti conservateur.

Pour ceux-ci, paradoxalement, toute intervention gouvernementale sur les contenus en ligne est une attaque à la liberté d’expression, celle-là même que veulent protéger les femmes en se libérant de la menace qui plane à chacune de leurs interventions.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne

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