Allergies alimentaires: le casse-tête des parents
Au Québec, près de 300 000 personnes ont à composer avec une allergie alimentaire. Pour ces personnes, chaque jour est un véritable défi alors que les aliments allergènes sont omniprésents, et les allergies de plus en plus virulentes.
Mikaël, quatre ans, souffre d’une allergie sévère aux œufs. Ses parents expliquent que les premières réactions sont apparues avant même que le bambin ne goutte à l’aliment. « Il faisait des réactions si on avait le malheur de simplement manger des œufs et de l’embrasser par la suite » raconte sa mère. « Il ne peut consommer la moindre trace d’œuf au risque d’avoir une réaction » ajoute la mère, qui souligne que lorsqu’ils sont à l’extérieur, l’injecteur d’épinéphrine n’est jamais loin. Les parents expliquent que si la famille s’est bien adaptée, certaines situations sont devenues plus difficile pour Mikaël, qui est souvent exclu des fêtes d’enfants à cause de la force de son allergie.
Omniprésence des produits allergènes
Guillaume, 13 ans, est allergique non seulement aux arachides, mais aussi au soya, que l’on retrouve dans un très grand nombre de produits. Tout comme le petit Mikaël, l’omniprésence de ces produits sur les étagères complique grandement les choses au moment des achats de nourriture. Une vigilance constante est d’ailleurs de mise pour ces parents, qui avouent vérifier régulièrement les ingrédients sur les produits achetés à l’épicerie. « On doit toujours vérifier si on ne veut pas mettre la vie de notre garçon en danger» raconte la mère de Mikaël, qui ajoute qu’avec le temps, elle et son conjoint ont réussi à trouver des solutions économiques afin de ne pas brimer leur enfant au moment des repas.
Trouver des solutions
Raphaël, âgé de neuf mois, est quant à lui allergique au blé. Un allergène qui peut se retrouver sous une cinquantaine de formes différentes. Là aussi, les parents ont eu à vivre un véritable casse-tête pour leur poupon. La grand-mère de Raphaël explique que lorsque ce dernier est petit, les difficultés sont moindres. « Toute la famille sait que la tâche va se compliquer à mesure qu’il va vieillir et qu’il va falloir lui expliquer qu’il ne peut pas manger tout ce qu’il veut. »
Pour Guillaume, l’importance de ses allergies a forcé sa mère à développer un talent de boulangère à la maison, alors que le soya se retrouve notamment dans le pain, les sauces et les charcuteries. Les deux mères s’entendent pour dire que les allergies alimentaires de leurs fils les ont forcés à une réorganisation complète de leur routine des repas.
Selon l’Association québécoise des allergies alimentaires (AQAA), 75% des cas d’allergies aux œufs sont résolus avant l’âge de sept ans, 80% des cas d’allergie au blé le sont avant l’âge de cinq ans, mais seulement 20% des cas d’allergie aux arachides sont résolus avant l’âge de sept ans.
L’Association québécoise des allergies alimentaires (AQAA) estime qu’environ 1.75 millions de canadiens ont des allergies alimentaires. Selon l’AQAA, les enfants sont les plus touchés par le phénomène des allergies alimentaires.
· 5 et 6% des enfants souffriraient d’allergies alimentaires.
· Entre 2,2 et 5,5% des enfants auront une allergie lors de la première année de leur vie.
· La majorité des enfants perdent leur allergie avant l’âge de sept ans
· Au Canada, 160 aliments ont été considérés comme pouvant causer des réactions allergiques.
· Parmi les 10 aliments classés comme prioritaires à cause des réactions allergiques qu’ils causent, on retrouve notamment les arachides, les œufs, le lait de vache, le soya, les noix, la moutarde, les fruits de mer et le blé.
· Entre 1997 et 2007, aux États-Unis uniquement, il y aurait eu une hausse de 18% de la prévalence des allergies alimentaires chez les moins de 18 ans.
