Asphalte Générale est blâmée pour le décès d’un employé en novembre 2011

Par Guillaume Valois
La Commission de santé et sécurité au travail (CSST) a rendu public son rapport concernant l’incident qui a coûté la vie d’Alain Prud’homme, opérateur de chargeuse pour la compagnie Asphalte Générale de Village Saint-Pierre, le 22 novembre dernier. La CSST a identifié des lacunes dans la planification et la supervision du travail en espace clos. De son côté l’entreprise n’accepte pas les conclusions du rapport.
Au moment de l’accident, M. Prud’homme effectuait des réparations sur une fournaise à l’aide d’une soudeuse à l’arc. Les vapeurs d’un produit nettoyant employé par la victime se sont alors enflammées, causant une forte explosion qui a déformé la chambre de combustion dans laquelle se trouvait l’employé, l’écrasant mortellement.
L’enquête de la CSST a permis de cibler trois facteurs qui ont contribué à l’accident, notamment en lien avec la planification et la supervision de travail en espace clos. Tout d’abord, l’allumage d’un nettoyant pour freins, introduit dans l’espace confiné, a provoqué l’explosion qui s’est avérée fatale pour la victime. Le rapport souligne que le travailleur était exposé à des risques d’explosions et d’incendie lors du travail à chaud. Il explique que lors du soudage, l’homme était seul dans un espace confiné et clos en présence de vapeurs inflammables et sans aucune mesure de contrôle de feu ou d’explosion.
Chez Asphalte Générale, on accepte plus où moins les conclusions du rapport. «On est toujours coupable en tant qu’entrepreneur de quelque chose. Je n’ai pas suivi toutes les règles selon la CSST», déclare un dirigeant de l’entreprise. Affirmant ne pas avoir été en mesure de lire le rapport au complet, tant il le jugeait inacceptable, le dirigeant en question se dit déçu de ne pouvoir s’opposer aux écrits de la CSST. «J’ai demandé si je pouvais contester ce qu’ils avaient écrit dans le rapport et ils m’ont dit que non. Je n’ai pas de pouvoir là-dessus même si je ne suis pas d’accord.»
Mesures et amendes
À la suite de l’incident, la CSST a interdit tout travail sur la fournaise impliquée dans l’accident, dans le but de prévenir la répétition des événements. Elle a de plus exigé la mise en place, par l’employeur de mesure pour identifier, contrôler et éliminer les risques lors de telles opérations.
Le rapport affirme que la compagnie Asphalte Générale a agi de manière à compromettre la santé et la sécurité de ses travailleurs. Un constat d’infraction lui a par ailleurs été délivré à la suite de l’enquête. Pour ce type d’infraction, l’amende peut varier de 15 000 $ à 60 000 $ pour une première offense. L’amende peut grimper jusqu’à 150 000 $ en cas de récidive. L’entreprise entend contester l’amende reçue.
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