La station de ski Val Saint-Côme craint le pire

Par Guillaume Valois
La station de ski Val Saint-Côme pourrait connaître des difficultés faute de soutien efficace de la part du gouvernement du Québec. Le directeur de la station de Saint-Côme, Mario Boisvert, craint maintenant le pire pour sa station et plusieurs autres au Québec.
Selon M. Boisvert, «le programme du gouvernement ne répondait pas du tout à leurs besoins. Par exemple, le gouvernement proposait une garantie de prêt qui se situait à 1 % plus élevé en comparaison avec le taux d'intérêt que nous proposait notre institution financière».
La station Val Saint-Côme, ayant un système de remontée mécanique vieux de 30 ans, doit commencer à réfléchir aux possibilités qui s'offrent à elle afin de moderniser ses équipements tout en évitant de compromettre sa rentabilité. Pour M. Boisvert, il était impensable de se servir de ce programme gouvernemental pour y arriver.
Un programme d'aide inadapté
La quasi-majorité des stations ont rejeté du revers de la main le programme d'aide de 56 M$ du gouvernement le jugeant insuffisant et inadéquat. Seulement deux stations sur 75 l'ont utilisé ces trois dernières années afin de moderniser leurs systèmes de remontée mécanique et d'enneigement.
Dans les prochaines années, près de 200 M$ d'investissements sont à prévoir à travers les 75 stations de ski de la province. Malheureusement, très peu d'entre elles ont les moyens d'entreprendre des travaux.
Insatisfaction générale
Le président-directeur général de l'Association des stations de ski du Québec (ASSQ), Claude Péloquin, s'est dit lui aussi insatisfait des initiatives prises par le gouvernement. «Nous avons rapidement constaté que les modalités du programme ne répondaient pas à nos capacités», a-t-il indiqué.
Amenée à défendre le projet, Chantal Corbeil, porte-parole d'Investissement Québec, déplore quant à elle l'indifférence des centres de ski pour le programme. «On a constaté que les stations ont eu peu d'intérêt pour notre programme même si nous avons étendu les périodes de remboursements, normalement de 10 ans, à 15 ou 20 ans pour les accommoder.»
Selon M. Péloquin, ce sont justement les termes de cette période de remboursement qui ont le plus irrité les propriétaires des stations. Ils auraient préféré amortir les prêts sur des périodes de 25 à 35 ans. «La rentabilité des stations de ski est assez faible puisque les frais d'exploitation sont très élevés et que certaines saisons sont plombées par la météo», a-t-il expliqué.
Cri d'alarme
Sans modernisation de leurs installations, les promoteurs des sports de glisse du Québec craignent de perdre des skieurs au profit des centres de ski de l'Ontario et de l'est des États-Unis.
M. Boisvert affirme que le temps presse pour les stations de ski comme celle de Saint-Côme, le milieu étant très compétitif. Il a terminé en déclarant que «si rien n'est fait, il n'y aura plus beaucoup de stations en opération d'ici dix ans. Seules les grosses stations vont réussir à se tirer d'affaire.»
Si ce scénario-catastrophe se réalise, plusieurs municipalités comme Saint-Côme pourraient devoir faire leur deuil d'un secteur socio-économique et récréotouristique important. De plus, l'accès à la pratique de ce sport risque d'être compromis pour de nombreux Québécois.
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