Les fraises du Québec plus chères, mais aussi plus écologiques
Par Diane Tremblay / Agence QMI
La saison s'annonce exceptionnelle pour la récolte des fraises du Québec qui ont commencé à faire leur entrée dans les épiceries. Même si le petit fruit rouge est cultivé en abondance, son prix demeure plus élevé que son vis-à-vis de la Californie.
À la ferme Onésime Pouliot, de l'île d'Orléans, la récolte des variétés hâtives a débuté le 27 mai. Un fait exceptionnel, selon le copropriétaire, M. Guy Pouliot.
« Traditionnellement, les fraises, c'est à la Saint-Jean-Baptiste. On est presque un mois à l'avance. Cette année, je ne pense pas qu'on dira que les producteurs sont chialeux. »
L'an dernier, le temps pluvieux a été catastrophique pour les récoltes, mais cette année, il en va tout autrement. Pourtant, sur les tablettes, les fraises du Québec se détaillent autour de 4,99 $ le contenant de 1,5 litre, ce qui est près du double par rapport aux fraises de la Californie.
« Le prix est fixé selon l'offre et la demande. Comme c'est le début de saison, nous sommes dans un contexte de rareté. C'est sûr que si on prend une photo aujourd'hui, la fraise du Québec est plus chère, mais si on prend une photo le 27 juin, ça ne sera plus le même écart. L'an passé, à une certaine période, les fraises du Québec et de la Californie étaient au même prix. »
Bromure de méthyle
Depuis plusieurs années, les producteurs de fraises du Québec se disent victimes d'une concurrence déloyale. Au banc des accusés, le bromure de méthyle, pesticide largement employé par les producteurs de la Californie, qui détruit tout sur son passage et dont l'usage est interdit chez nous. Par contre, rien n'empêche l'importation des petits fruits rouges.
« Ça, c'est le gouvernement canadien. Avec la main gauche, il dit aux producteurs qu'on n'a pas le droit d'utiliser le bromure de méthyle et, avec la main droite, il fait entrer du stock. Ce n'est pas normal. »
M. Pouliot estime que la moitié de ses coûts de production sont liés à la main-d'œuvre étrangère. Outre la cueillette, une part importante du travail consiste à faire le cerclage, alors que les fermes, qui utilisent du bromure de méthyle, gaz reconnu pour endommager la couche d'ozone, sont épargnées de cette besogne.
En plus d'être moins dommageables pour l'environnement, les fraises du Québec demeurent incontestablement les plus savoureuses.
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