« Le gouvernement n’a jamais été à l’écoute des étudiants » - André Villeneuve

Par Guillaume Valois
Le député péquiste de Berthier, André Villeneuve, accuse le gouvernement libéral et le premier ministre Jean Charest de jouer au casino avec la crise étudiante. M. Villeneuve soutient que le projet de loi 78 n’est qu’un pari afin de maintenir une hausse de frais de scolarité qui ne fera que réduire les horizons de la jeunesse québécoise.
Selon le député Villeneuve, le gouvernement de Jean Charest ne répond qu’à ses intérêts partisans en se refusant à tout dialogue avec les représentants étudiants. M. Villeneuve ajoute que le premier ministre est le grand responsable de la crise sociale qui sévit en ce moment puisqu’il n’a jamais pris la peine de venir s’asseoir avec les étudiants au plus fort de la crise afin d’y négocier de bonne foi.
Le député de Berthier soutient que la loi 78 n’est qu’un autre pari du gouvernement libéral sur la possible démobilisation du mouvement étudiant. De plus, il doute que le gouvernement ait mesuré la portée réelle de cette loi et soutient qu’il n’a plus la légitimité de gouverner. « Le gouvernement et le premier ministre n’ont plus l’autorité morale pour gouverner. Ne leur restant plus que la loi spéciale, on voit qu’il est dans un état de faiblesse avancé», explique M. Villeneuve.
La députée de Joliette, Véronique Hivon n’a pas été tendre à l’égard de la venue de la loi 78 lors des débats en chambre. « Les justifications que donne Mme Courchesne pour limiter le droit de manifester sont aussi réalistes qu’improvisées », conclut Mme Hivon.
Le dialogue avant les tribunaux
André Villeneuve estime que dans une société de droit il faut respecter les injonctions, mais il soutient que cette crise ne peut se régler par la voie judiciaire. « La résolution de la crise étudiante passe par la politique, la médiation et le dialogue. D’ailleurs, on a bien vu que l’établissement scolaire où des injonctions ont été émises n’avait pas les moyens de les faire respecter », plaide M. Villeneuve.
Par ailleurs, M. Villeneuve croit que les deux premiers mois du conflit ont été perdus parce que le gouvernement n’a pas été à l’écoute des revendications des étudiants s’imaginant que le mouvement étudiant ne serait qu’un feu de paille malgré le fait que 80 % d’entre eux s’opposaient à la hausse. « Il avait pris le pari que le mouvement allait s’essouffler. Il a fait preuve de condescendance et a sous-estimé la détermination des jeunes », pense le député de Berthier.
Ce dernier estime que la jeunesse québécoise est brillante et qu’elle négocie de bonne foi alors que le gouvernement fait preuve de mépris, de condescendance et qu’il ridiculise les étudiants. « Le premier ministre a créé une crise par son attitude et c’est tout le Québec qui doit payer pour ça », déplore M. Villeneuve.
Le député conclut en rappelant l’importance de l’éducation pour la société québécoise. « L’avenir du Québec ne se retrouve pas dans le Grand Nord, elle ne se retrouve pas dans les gisements de gaz de schiste, elle se retrouve dans sa matière grise, dans sa jeunesse alors, il faut s’assurer que l’accessibilité à l’éducation demeure un incontournable. »
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