Simon Girard-Lévesque condamné à neuf ans
Le pédophile Simon Girard-Lévesque devra passer les neuf prochaines années dans un pénitencier fédéral.
C’est la sentence qu’à rendue le juge Normand Bonin, le 5 août, au palais de justice de Joliette. Au terme de son procès, qui a eu lieu en décembre 2014, l’accusé, aujourd’hui âgé de 29 ans et demeurant à Saint-Robert, avait été reconnu coupable en mai 2015 de 47 chefs d’accusation de nature sexuelle.
Il s’agit de 13 chefs de leurre; 13 d’incitation à des contacts sexuels; dix d’avoir induit, tenté d’induire une personne à se prostituer; cinq de contacts sexuels; deux d’avoir accédé à de la pornographie juvénile, deux d’agression sexuelle; un d’avoir accédé à de la pornographie juvénile et un de séquestration.
En rendant sa décision, le juge Bonin a expliqué qu’aucune peine ne peut être proportionnelle aux préjudices subis par chacune des victimes. « L’atteinte à leur développement, à un si jeune âge, est nécessairement de nature à affecter leur estime d’elle-même et leur assurance. Les torts subis par celles-ci ne peuvent s’effacer », a-t-il mentionné.
Les infractions ont été commises sur une période de plus de deux ans, entre octobre 2010 et décembre 2012 à Rawdon, Mont-Tremblant, Lévis, Québec, Montmagny et Saint-Apollinaire.
Dans ce dossier, la Couronne, représentée par Me Marie-Êve Sasseville demandait 12 ans de pénitencier contre six pour la Défense, représentée par Me Michel Varin.
Pour presque toutes les victimes (il y en avait 14 au total), l’accusé utilisait le même motus operandi. Il communiquait avec les jeunes filles de moins de 16 ans, via un réseau social électronique, afin de les solliciter pour des attouchements ou des relations sexuelles. Il ciblait surtout des adolescentes de 13 et 14 ans. En tout, sept victimes ont accepté de rencontrer Girard-Lévesque. Une d’entre elle a même été séquestrée par l’accusée et a forcée de lui faire une fellation dans un véhicule, car elle n’aurait pas reçu l’argent qui lui avait été promis.
Vulnérabilté des victimes
Lors du procès, Girard-Lévesque avait expliqué qu’en communiquant avec les victimes, il voulait notamment vérifier un phénomène de société soit que des enfants offraient une fellation pour 5$. Il souhaitait aussi mesurer l’ampleur de ce phénomène.
Le juge a rappelé que toutes les victimes étaient en situation de vulnérabilité en raison de leur jeune âge et aussi en raison du fait que certaines provenaient d’un milieu défavorisé. À plusieurs reprises, le magistrat a mentionné que Girard-Lévesque avait usé de stratégie lors du procès ainsi que lors de la rencontre avec l’agent de probation pour préparer le rapport présentenciel.
Plusieurs experts dont un psychiatrique concluent que l’accusé représente un risque élevé de récidive à sa sortie de prison. Simon Girard-Lévesque, un ancien militaire, souffre d’un trouble de la personnalité ainsi que de plusieurs traits narcissiques.
Le magistrat estime que le seul fait atténuant est l’absence d’antécédents judiciaires. À l’opposé, la violence, le fait que les infractions constituent un mauvais traitement à l’égard des victimes âgées de moins de 18 ans, le nombre de victimes, la répétition des crimes et les séquelles pour celles-ci constituent tous des facteurs aggravants pour le Tribunal.
Puisque l’accusé a purgé deux ans, deux mois et 16 jours de détention préventive (ce qui équivaut à trois ans, un mois et 8 jours), il lui reste à passer cinq ans, 10 mois et 22 jours à l’ombre. Il est aussi déclaré délinquant à contrôler pour une période de dix ans à sa sortie de prison.
La Couronne s’est dite satisfaite de la peine prononcée. Du côté de la Défense, Me Michel Varin souhaitait rencontrer son client avant de décider si la sentence sera portée en appel ou non.
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