Une famille dévastée

Par Guy Latour
Plus de cinq mois après le décès de Gonzague Quitish, des suites d’une collision provoquée par un chauffard qui aurait conduit en état d’ébriété, les enfants de la victime sont toujours en colère.
« Comment se fait-il qu’il est en liberté alors que nous, on est dévasté par sa mort? On ne comprend toujours pas et on espère que justice sera faite, qu’il écopera d’une longue peine de prison à l’issue de son procès», a indiqué en entrevue exclusive au journal, Florianne Quitish, un des huit enfants de la victime, la semaine dernière.
La douleur est d’autant plus vive pour cette famille de la Manawan, puisque la conjointe de M.Quitish, Marianne Dubé est décédée le 16 avril dernier. Mme Dubé avait également été blessée sérieusement dans l’accident de St-Jean-de-Matha, pour lequel Guillaume Brizzard-Martineau fait maintenant face à la justice.
« On est convaincu que son décès est relié à l’accident du 1er décembre dernier. Marianne n’a jamais été la même personne par la suite, elle a aussi eu des complications au coeur et aux poumons. On espère que l’accusé aura des chefs d’accusation modifiés suite au décès de Marianne », affirme pour sa part sa sœur, Lucie Dubé.
Sur ce plan, la Sûreté du Québec travaille en étroite collaboration avec le bureau du coroner, qui enquête sur le décès de Mme Dubé. « Notre travail d’enquête se poursuit afin de savoir s’il y a corrélation entre le décès de Mme Dubé et l’accident du 1er décembre dernier. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il n’est pas exclu que nous soumettions de nouveaux faits au procureur de la Couronne du dossier », précise le sergent Nicolas Roberge, responsable des enquêtes à la SQ Matawinie.
Très actif
Le soir des événements, la victime, Gonzague Quitish, 70 ans, revenait de Joliette, après avoir fait des courses avec sa femme et quatre autres personnes.
« Malgré son âge, notre père était encore très actif. Il faisait régulièrement la navette entre la Manawan, Joliette et Montréal pour faire des livraisons de toutes sortes, et d’aider les gens dans le besoin. Il était encore en très bonne santé », ont déploré ses enfants lors de l’entrevue.
Qui plus est, M.Quitish était un conducteur modèle « Il n’avait jamais eu d’accident avant celui qui a causé sa mort et n’a jamais eu de contravention. Sur la route, il a toujours fait de la sécurité de ses passagers une priorité », lance sa fille Florianne Quitish.
« Il n’est pas question pour notre famille de pardonner à l’accusé. Nous sommes trop en colère. Ce qu’il a fait est impardonnable. Aucune sentence ne viendra atténuer notre peine et notre rage », de conclure Lucie Dubé.
Par ailleurs, l’accusé dans cette affaire, Guillaume Brizzard-Martineau, 30 ans, de Saint-Damien, était de retour devant le tribunal, le 1er mai dernier. L’avocat de l’accusé a demandé de reporter la cause au 26 juin prochain pour orientation, afin de prendre position dans ce dossier. La Couronne a remis encore de nouveaux éléments de preuve à la défense. Rappelons que Brizzard-Martineau fait face à 18 chefs d’accusations, soit six de conduite dangereuse, six de conduite avec les facultés affaiblies et six de négligence criminelle. L’accusé, qui a été détenu de façon préventive durant trois mois, a été libéré sous caution et doit maintenant suivre une thérapie en milieu fermé dans un centre de désintoxication, en plus d’avoir une interdiction de conduire.
Selon les premiers éléments de l’enquête policière, l’accident est survenu vers 21h, le 1er décembre dernier sur la route 131 à Saint-Jean-de-Matha. Guillaume Brizzard-Martineau aurait perdu la maîtrise de son véhicule, avant de percuter une camionnette dans laquelle prenait place la victime et cinq autres personnes. Lors du retour en cour de l’accusé le 1er mai dernier, une trentaine de membres de la famille de Gonzague Quitish étaient présents dans la salle d’audience.
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