Pierre-de-Lestage : Le malheur s'acharne

Par Sébastien Ménard\Agence QMI
Le malheur s'acharne sur l'École secondaire Pierre-de-l'Estage. Une semaine après qu'un autobus transportant des élèves de cette polyvalente soit entré en collision avec un camion, causant la mort de cinq personnes, voilà qu'une enseignante de l'institution a perdu la vie, le jour de la St-Valentin, après avoir elle aussi été frappée par un autobus jaune.
Nathalie Séguin, qui enseignait le français en 3e secondaire dans cette école de Berthierville, est décédée à l'hôpital, lundi soir, quelques heures après que sa voiture fut entrée en collision avec un autobus scolaire sur le chemin de la Grande-Côte Est, à Lanoraie. Pour une raison inconnue, l'autobus d'écoliers s'est retrouvé en sens inverse et est venu frapper la voiture conduite par la résidente de Lavaltrie.
Selon la Sûreté du Québec, les mauvaises conditions climatiques, mais aussi la configuration de la route, pourraient expliquer ce drame.
C'est la deuxième fois en une semaine que les élèves de l'École secondaire Pierre-de-Lestage sont affectés par une tragédie routière. Le 9 février, cinq travailleurs ont péri après que le véhicule à bord duquel ils prenaient place soit entré en collision avec un autre autobus jaune transportant des élèves de l'institution, à Sainte-Geneviève-de-Berthier.
Aurait-il fallu fermer l'école ?
À l'extérieur de la polyvalente, hier, le drapeau officiel de l'école avait été mis en berne. D'anciens élèves de Nathalie Séguin et d'autres à qui elle enseignait cette année étaient sous le choc.
«Je trouve ça dur. C'était un excellent professeur sur qui tout le monde pouvait compter. J'étais très triste, quand on l'a perdue», confie Étienne Croisetière, qui faisait partie de ses élèves, cette année.
«Je suis très triste, ajoute une autre élève, Meggy Désy. Ça va être très bizarre de retourner dans son local sans sa présence. »
Bianca Bombardier, une ancienne élève de Nathalie Séguin, était tout aussi bouleversée. Mais comme plusieurs parents et ados rencontrés par le Journal, elle déplore que la Commission scolaire des Samares n'ait pas fermé ses écoles, lundi, en raison des mauvaises conditions climatiques.
«L'école aurait sûrement dû être fermée, croit l'adolescente. Si elle avait été fermée, ce drame aurait pu être évité.»
Mathieu Guillon, 16 ans, est du même avis. «En moins de deux semaines, on a eu six morts dans des tragédies routières, dans la région», souligne-t-il.
La Commission scolaire s'explique
La Commission scolaire des Samares assure que la décision de ne pas fermer les écoles, lundi matin, a été prise de façon «rigoureuse.»
«Ça ne se décide pas en cinq secondes. Il y a des gens sur le terrain dès 4 h 30 du matin, qui communiquent entre eux, avec les gens d'autres commissions scolaires, avec la voirie et avec Environnement Canada pour prendre une décision», explique la porte-parole de l'organisme, Diane Fortin.
«Cependant, il peut survenir des situations qu'on ne souhaite pas. Ce qui est arrivé est un concours de circonstances très malheureux», dit-elle.
Des psychologues et des techniciens en éducation spécialisée, notamment, ont été mobilisés à l'école, le lendemain du drame, au cas où un élève ou un membre du personnel aurait mal réagi à cette triste nouvelle, indique Diane Fortin.
Les jeunes à qui Nathalie Séguin était censée enseigner, mardi, ont été invités à lui écrire un témoignage qui sera remis à sa famille, ajoute la porte-parole.
«Dans les circonstances, tout s'est bien passé dans l'école. Il y avait une certaine lourdeur, qu'on comprend avec les deux événements qui sont survenus en quelques jours, dit-elle. Dans les deux cas, c'est la même école et les mêmes gens [qui sont touchés]».
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