Jocelyn Beaulieu
Par Guy Latour
Le juge Claude Melançon, de la Cour du Québec, chambre criminelle et pénale, décidera, le 9 septembre prochain, s'il cite ou non à procès Jocelyn Beaulieu, sous de graves accusations dont une de meurtre prémédité, suite à un accident automobile survenu en 2008, à Saint-Gabriel-de-Brandon.
Les faits se sont déroulés le 7 avril 2008. L'accusé, au volant d'une Econoline, circulait sur la route 348. Pour une raison inconnue, sa conjointe, Carole Lessard, aurait vraisemblablement sauté du véhicule en marche, causant ainsi son décès.
Poursuivant sa route, à la sortie d'une courbe, moins de trois kilomètres plus loin, Jocelyn Beaulieu a frappé de plein fouet une fourgonnette où prenaient place Claude Rondeau, 71 ans, de Berthierville, et Pierrette Larose, 81 ans, de St-Charles-de-Mandeville. Ces derniers sont morts suite à l'impact.
Un jour après les événements, Beaulieu a été formellement accusé de divers chefs d'accusation dont délit de fuite, négligence criminelle, conduite dangereuse causant la mort ainsi que de meurtre prémédité pour les décès de M. Rondeau et Mme Larose.
C'est la première fois au Canada que la couronne dépose une accusation de meurtre au premier degré suite à un accident de voitures.
Détenu depuis deux ans
Le 22 juin dernier, au Palais de justice de Joliette, les deux procureurs au dossier, Me Michel Leclerc, pour Jocelyn Beaulieu, et Me Bruno Leclerc, pour la poursuite, ont fait valoir leurs arguments sur la citation à procès de l'accusé, devant le juge Melançon.
Pour la défense, il est clair qu'il y a absence de préméditation et de geste volontaire dans ce dossier, une accusation d'homicide involontaire serait plus appropriée, selon Me Michel Leclerc, à la lumière des faits entendus lors de l'enquête préliminaire. Toutefois, Me Leclerc admet que son client devrait être jugé sous tous les autres chefs d'accusation.
Me Bruno Leclerc, de la couronne, n'est pas de cet avis. Pour lui, deux éléments prouvant la préméditation devraient inciter le juge à citer Beaulieu à procès, l'accusant de meurtre tel que porté initialement.
D'une part, l'accusé Jocelyn Beaulieu aurait mentionné à un témoin, à la suite de l'accident, qu'il voulait en finir. D'autre part, l'accusé aurait eu suffisamment de temps de réfléchir à la suite des choses, durant le trajet d'un peu moins de trois kilomètres, avant d'entrer en collision avec la fourgonnette.
Rappelons que Jocelyn Beaulieu est détenu préventivement depuis son arrestation et n'a pas fait de requête en cautionnement, requête qu'il devait faire en Cour supérieure puisqu'il s'agit d'une accusation de meurtre.
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