La transformation du réseau de stations-service de Shell Canada a franchi une première étape symbolique. Ces dernières semaines, des emplacements de la pétrolière ont migré vers une nouvelle bannière qui s'appelle Pétroplus.

Au moins deux stations-service, l'une à Saint-Alphonse-Rodriguez et l'autre à Saint-Côme, ont adopté cette nouvelle marque. Il s'agit d'une bannière indépendante lancée cette année par Pétrole Léger.

Cette société de L'Île-Perrot, fondée en 1951, se spécialise dans la livraison d'essence, de mazout et de diesel depuis le milieu des années 2000. Selon le Registre des entreprises, son premier actionnaire et grand patron s'appelle Pierre Léger. Elle compte 11 à 25 employés au Québec.

Pétrole Léger a développé un réseau de stations-service à travers Vaudreuil-Soulanges, Beauharnois et l'est de l'Ontario à titre d'associé revendeur Shell. L'ajout de Pétroplus dans son portefeuille s'inscrit donc dans le coeur de ses activités.

@intertitre :Le terminal de la discorde

@texte :Selon Pierre Perreault, propriétaire du Pétroplus de Saint-Alphonse-Rodriguez, un désaccord avec Shell sur l'installation d'un nouveau terminal de paiement a poussé plusieurs petites stations à effectuer le changement.

« Shell voulait nous imposer de nouvelles normes et des frais que nous ne voulions pas accepter », a-t-il expliqué.

M. Perreault a ajouté qu'à Lanaudière et en Mauricie, 22 stations-service refusaient de travailler avec le nouveau terminal.

« Ils nous imposaient des milliers de dollars d'installation et 450 $ de frais par mois, seulement pour accepter le programme Air Miles. Ça marche peut-être en ville, mais pour les stations situées en campagne, comme la nôtre, ça n'avait aucun sens. Maintenant, nous ne sommes pas obligés de prendre leur programme Air Miles ou leur terminal de paiement. »

Les stations récalcitrantes n'affichent plus le logo de Shell. « Ils se sont débarrassés des petits joueurs comme nous [au sein de leur réseau], a dit M. Perreault. Mais il faut respecter les contrats d'approvisionnement en essence. Pour le reste, rien n'a changé. »

Shell Canada n'a pas souhaité s'exprimer sur ce dossier ou indiquer combien d'emplacements avaient fait le saut vers Pétroplus. Pétrole Léger n'a pas non plus fait de commentaires.

Chose certaine, la pétrolière de Calgary cherche à transformer sa relation avec les stations-service. En mai, Shell a mis son réseau de 260 emplacements, dont 205 se trouvent au Québec, en vente.

Son espoir était de le revendre à une tierce partie qui conserverait les contrats d'approvisionnement en essence. Couche-Tard est pressentie à titre d'acheteur potentiel, mais aucune transaction n'a été annoncée jusqu'ici.