À la recherche de la perle rare

Par Axel Marchand-Lamothe
Si la saison de football des Triades du Cégep régional de Lanaudière est terminée depuis longtemps, le travail de recrutement de l'équipe s'est mis en branle dès que le bilan a été dressé. Le journal a assisté à une des réunions de recrutement.
Pour assurer la compétitivité de l'équipe pour les années à venir, les entraîneurs doivent dénicher la perle rare et réussir à l'attirer dans l'une des trois constituantes du Cégep régional de Lanaudière. «Il faut réussir à briser la perception que la Ligue AA est très inférieure à celle de calibre AAA. Dans les faits, 55 % des joueurs universitaires au Québec proviennent du AA. Ce n'est plus nécessaire de jouer dans le AAA pour aller plus loin», explique Marcel Éthier, coordonnateur offensif des Triades et grand manitou du recrutement. Et pour réussir à convaincre un jeune joueur et ses parents de s'inscrire dans leur cégep, les entraîneurs doivent connaître les programmes d'études offerts et leurs avantages face aux autres écoles.
Une tâche ardue qui demande un investissement personnel important de la part des instructeurs qui passent plusieurs heures à tenter de parler avec les joueurs convoités. «Le plus difficile c'est de réussir à parler directement au jeune, d'être en mesure de le rejoindre et de vendre nos programmes», commente Camille Riel, entraîneur des receveurs de passes de l'équipe. «Les suivis sont difficiles à faire, tout comme obtenir un engagement ferme de la part du joueur. On vit toujours dans l'incertitude», ajoute Roger Delisle, entraîneur de la ligne offensive des Triades. Signe des temps, pour entrer en contact avec eux, les entraîneurs utilisent les médias sociaux dont Facebook pour arriver à leurs fins et parfois même obtenir de l'information importante pour juger de la valeur d'un individu.
Des cibles
Avant même de pouvoir convaincre un étudiant et ses parents de s'inscrire au cégep, il faut cibler les besoins de l'équipe pour savoir à quelle position concentrer ses efforts. Une liste d'environ 80 joueurs provenant d'un peu partout, de l'est de Montréal à Berthierville et qui évoluent au football civil ou scolaire, a été établie par les Triades. Chaque entraîneur a ensuite le mandat d'entrer en contact avec les joueurs convoités et de jauger ses intentions. Malgré une saison déjà chargée, les entraîneurs ont vu à l'œuvre plus de 80 % des jeunes footballeurs. Chaque espoir est gradé selon une échelle établie par l'équipe selon l'importance à lui accorder et son talent sur le terrain. Des rencontres personnelles avec les parents et le joueur seront organisées s'il y a concurrence entre plusieurs cégeps. Même les amis et connaissances déjà présents au sein de l'équipe seront mis à contribution pour améliorer les chances des Triades.
L'organisation juge non seulement les qualités athlétiques d'un joueur, mais également son rendement scolaire et son attitude sur et en dehors du terrain. «On ne mettra pas nos efforts sur quelqu'un qui ne semble pas sérieux dans ses démarches», confie Marcel Éthier. «Nous avons déjà refusé des joueurs en raison de leur problème d'attitude», poursuit Camille Riel. «On ne veut pas pourrir l'équipe», renchérit Bertrand Hogan, coordonnateur des unités spéciales. Pour ce qui est du volet académique, Mathieu Joyal, l'entraîneur-chef des Triades, souligne qu'un «suivi est fait avec les joueurs concernés. Il faut faire changer leurs habitudes de travail».
L'équipe ne saura pas avec certitude avant le début de la session d'automne si les efforts ont porté fruit. «Si 50 % des jeunes qui nous ont dit qu'ils seraient présents au camp le sont vraiment, nous aurons réussi», évoque Marcel Éthier. Même si les joueurs sont invités au camp d'entraînement, ils ne seront pas assurés d'un poste pour autant et devront, tout comme les vétérans, prouver qu'ils méritent leur place avec l'équipe.
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