Mois de la sensibilisation à l'infertilité
Les entreprises doivent mieux soutenir les employés face à l'infertilité, dit Organon
Par La Presse Canadienne
Un meilleur soutien aux employés qui ont des problèmes de fertilité est souhaité par Organon Canada.
À l'occasion du mois de la sensibilisation à l'infertilité, la filiale canadienne de cette société mondiale de soins de santé souhaite sensibiliser les entreprises à ce qu'elles peuvent mettre en place pour appuyer financièrement, mais aussi sur le plan de la santé mentale, leurs employés aux prises avec des enjeux de fertilité.
L'infertilité demeure un sujet tabou, selon Justin Seiler, directeur associé de la santé des femmes chez Organon Canada. «C'est un sujet très sensible et il y a une stigmatisation qui existe toujours, pas seulement au Québec, mais à travers le Canada également et mondialement», mentionne-t-il.
Aujourd'hui père, il a traversé une épreuve avec sa conjointe pour arriver à mettre au monde son petit garçon.
M. Seiler et sa conjointe ont tenté de concevoir pendant quelques années sans trop reconnaître le problème. «Au début on était excité d'essayer, c'était un nouveau chapitre dans notre vie», dit-il. Ils ont finalement pris un peu de recul. «On se disait qu'on était encore jeune, que ça va arriver quand ça va arriver.»
Le moment déclencheur pour eux a été lorsqu'un couple d'amis attendait un enfant. Bien qu'ils étaient ravis pour eux, cette nouvelle a renforcé leurs émotions autour de leurs problèmes de fertilité. Ils ont alors décidé de prendre un rendez-vous avec un médecin et la chance a été de leur côté. «Après les premiers traitements, ma femme est tombée enceinte», raconte M. Seiler.
«Les répercussions physiques que peut entraîner le parcours de fertilité sont indéniables, c'est vraiment exigeant pour la femme, mais souvent nous négligeons les aspects sur la santé mentale qui sont très importants», souligne-t-il.
«Il y a beaucoup d'émotions pour ceux qui vont à travers ce parcours. (...) Ces émotions peuvent aller jusqu'à la honte, de la culpabilité, de l'anxiété, de la frustration.»
Pour toutes ces raisons, plusieurs personnes auront tendance à s'isoler. «Et à cause de cet isolement, (la personne) ne veut peut-être pas en parler et ça va créer de la réticence de la part des autres d'aborder le sujet aussi», estime M. Seiler.
Défis financiers
Il existe différents traitements de procréation assistée, dont le cycle de fécondation in vitro (FIV) qui coûte entre 10 000 $ et 20 000 $ au Canada. Au Québec, il existe un programme finançant un cycle de FIV par l'intermédiaire de la Régie de l'assurance maladie et d'autres services sont aussi couverts pour un certain nombre de cycles.
Environ un couple sur six est confronté à l’infertilité au Canada. «Alors c'est important que les employeurs comprennent les défis des employés, l'impact sur leur bien-être global et offrir un soutien pertinent. En prenant des mesures significatives, les employeurs peuvent faire une différence», affirme M. Seiler.
Bien que les hommes soient également touchés par les défis qui entourent le processus de fécondation, il reconnaît que la situation est différente pour les femmes, ajoutant que chaque parcours est personnel. «Je crois qu'il y a une force maternelle qui existe qui fait que les émotions autour de nos essais pour tomber enceinte étaient plus prononcées pour elle, témoigne-t-il. Je le sentais aussi, mais pour elle, c'était encore plus, d'où l'importance de la soutenir pendant qu'on allait à travers ce parcours.»
Organon Canada a lancé une initiative qu'il a nommée SA Trajectoire Professionnelle, qui offre un soutien à ses employées par rapport à tous enjeux de santé qui touchent plus particulièrement les femmes, notamment une aide financière pour les traitements de fertilité.
Organon Canada offre aussi des congés rémunérés à ses employés qui vivent des défis de fertilité. «C'est relié pour la carrière des femmes en particulier», commente le directeur associé de la santé des femmes. La société a également mis en place un environnement sécuritaire et de confiance si ces employés veulent parler avec leur collège ou leur patron.
Organon souhaite «avoir des conversations» avec d'autres entreprises sur la façon de mieux former leur programme, par exemple comment normaliser les conversations sur la fertilité sur les lieux de travail ou mettre en place un guide pour les employés afin de mieux comprendre l'aide qui leur est disponible.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne
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