Journée sur la santé mentale des nouveaux parents
Comment ça va maman? Qui se soucie vraiment de la santé mentale des parents?
Par La Presse Canadienne
Comment ça va maman? Comment ça va papa? À travers la grossesse, puis la naissance d’un enfant, on suit de près l’état physique de la mère et du bébé. Tout est mesuré, analysé. Mais se soucie-t-on vraiment de la santé mentale des nouveaux parents?
Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a participé vendredi à la toute première «Journée sur la santé mentale des nouveaux parents» qui avait pour thème «Prendre soin plutôt que soigner».
De nombreux intervenants du milieu de la santé, de la recherche et du communautaire ont alors discuté d'enjeux majeurs entourant la périnatalité, c'est-à-dire de la grossesse jusqu'aux premiers moments de vie du bébé.
On a abordé les thèmes du deuil périnatal, du dépistage de la dépression postnatale, du support psychosocial en cas de naissance prématurée et de la violence conjugale en contexte de périnatalité. Le programme de la journée soulignait à grands traits la volonté de «trouver des solutions rassembleuses» qui mèneraient à «des mesures concrètes».
Le ministre Lionel Carmant a certainement donné l'impression de prendre la démarche au sérieux. Tout au long de la journée, il a multiplié les interventions, les questions, les commentaires.
Puis, en entrevue à La Presse Canadienne au terme de l'événement, il a réitéré son intention de répondre aux besoins exprimés par les intervenants.
«Ce que j'aime faire, c'est développer des trajectoires de soins. Si quelqu'un a un problème de santé mentale, il faut savoir qui va le dépister, qui va intervenir si on trouve quelque chose et comment on va s'assurer de l'accompagnement», a-t-il mentionné.
Selon lui, il faut que le soucie de la santé mentale des parents soit un réflexe pour tous les acteurs du réseau de la santé qui vont croiser le parcours de la famille tout au long de la grossesse et après.
«Plusieurs nous ont dit aujourd’hui, incluant des experts, qu’on ne prend tout simplement pas le temps de poser la question : "Comment ça va, maman?" On s’occupe du fœtus, du bébé, de la santé physique, mais très peu de personnes portent intérêt à la santé mentale», s'inquiète-t-il alors que la prévalence de dépression et autres troubles est pourtant élevée.
Même chose en ce qui concerne la violence conjugale en contexte de grossesse ou de naissance. Alors qu'il s'apprête à déployer une toute nouvelle formation pour faciliter le dépistage et l'intervention en contexte de protection de la jeunesse, le ministre Carmant ouvre la porte à l'adapter aux intervenants en périnatalité en collaboration avec ce que propose le milieu communautaire.
Des spécialistes ayant étudié cette problématique familiale ont souligné que la grossesse offrait de nombreuses opportunités de dépistage alors que la mère tisse des liens de confiance avec des médecins, des infirmières, des intervenants communautaires et qu'il faut savoir agir pour protéger la mère et l'enfant à naître.
Les familles ont aussi besoin de soutien en situation de deuil périnatal ou de naissance prématurée. Selon M. Carmant, on sous-estime trop souvent l'impact psychologique d'une naissance prématurée sur l'ensemble de la famille. Lui-même confie être confronté à cette épreuve.
«Si on fait juste donner des services et remettre des papiers, on n’aura pas d’impact. Il faut vraiment prendre la famille et qu’elle se sente accompagnée dans le processus. C’est du long terme. C’est pour ça qu’on a besoin d’un partenariat entre le réseau de la santé qui fait les soins médicaux et le communautaire qui nous permet de suivre l’enfant dans son milieu de vie», insiste-t-il.
Ne reste plus qu'à voir si les ressources seront suffisantes pour répondre à tous les besoins des familles.
Ugo Giguère, La Presse Canadienne
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