Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Santé

Aspirine et prééclampsie: pas avant la 11e semaine de grossesse

durée 17h15
10 janvier 2023
ici

commentaires

ici

likes

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Rien ne permet pour le moment de conclure qu'il serait avantageux pour les femmes à risque de prééclampsie d'entamer la prise d'aspirine avant la onzième semaine de grossesse, conclut une étude franco-québécoise pilotée à partir de l'Université Laval.

Bien au contraire, ajoutent les chercheurs, en tentant de trop bien faire, on pourrait s'exposer à des problèmes qui seraient autrement évités.

La prise d'aspirine à compter de la onzième semaine de grossesse est pratique courante depuis 2009, quand une vaste méta-analyse réalisée par certains des mêmes chercheurs avait démontré qu'elle pouvait réduire de manière importante le risque d'hypertension pendant la grossesse.

«Chacun essaie de deviner qui devrait prendre l'aspirine, puis dans le doute, comme il y a peu d'effets secondaires, on en prescrit de plus en plus», a résumé le responsable de la nouvelle étude, le docteur Emmanuel Bujold de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval.

Environ 11 % des femmes enceintes prendraient de l'aspirine, a-t-il ajouté, mais les meilleures études montrent que seulement 2 % d'entre elles en auraient réellement besoin.

Ça voudrait donc dire que quatre femmes sur cinq prennent probablement de l'aspirine inutilement pour tenter de prévenir la prééclampsie, un problème qui augmente le risque d'accouchement prématuré et cause chaque année la mort d'environ 60 000 femmes et 500 000 enfants dans le monde, principalement dans les pays en voie de développement.

L'étude de 2009, poursuit le docteur Bujold, avait démontré que la prise d'aspirine doit débuter avant la seizième semaine, puisque c'est à ce moment que le placenta ― l'organe en cause dans la prééclampsie ― se forme.

«Il y a plusieurs personnes qui ont pensé, si on commence plus tôt, ça va être encore meilleur, a dit le docteur Bujold. Or nos recherches ont suggéré que finalement, plus tôt n'est pas bénéfique et il y aura peut-être même des risques (...) sur le fait que l'aspirine pourrait moins bien fonctionner, sur le fait qu'on manque de données sur l'innocuité... Est-ce que est-ce que ça pourrait nuire au fœtus?»

Les données dont on dispose actuellement, conclut-il, montrent donc qu'il faudrait probablement éviter de débuter l'aspirine avant onze semaines de grossesse.

Les conclusions de cette étude ont été publiées dans le numéro de décembre de la revue Pregnancy Hypertension.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié hier à 18h00

Le Canada s'enligne pour rater sa cible d'éliminer le cancer du col de l'utérus

Le Canada ne réussira probablement pas à atteindre son objectif d'éliminer le cancer du col de l'utérus d'ici 2040. Après avoir connu une baisse constante au cours des dernières années, voilà que le taux de ce cancer — complètement évitable lorsque dépisté à temps — stagne. Ce constat survient cinq ans après le lancement de la stratégie de ...

Publié hier à 15h00

Lancement d'un nouvel institut pour les intervenants en violence conjugale

Un nouvel institut pour mieux outiller les professionnels et les intervenants en matière de violence conjugale voit le jour au Québec. L'objectif de l’Institut Écho est de mieux soutenir les femmes et les enfants victimes de violence conjugale en se mobilisant autour d'eux et en renforçant le filet de sécurité. Assez unique en son genre au ...

Publié hier à 9h00

Statistiques canadiennes sur le cancer: le Québec a le plus haut taux de nouveaux cas

Un nouveau rapport publié lundi dresse un portrait de la situation actuelle au pays pour plus de 20 cancers. On constate qu'il y a globalement une augmentation du nombre de cas de cancer, mais une diminution de la mortalité. On apprend aussi que le Québec a le pire bilan du Canada en termes d'incidence du cancer. Le cancer continue d'être la ...