Des employés manifestent leur colère

Par Guy Latour
Plusieurs employés de la résidence Marie-Clothilde de Joliette ont manifesté leur colère, le 9 avril dernier.
Quelques jours plus tôt, les préposées aux bénéficiaires de l’établissement avaient été informées par la directrice-générale, Danielle Hénault, que des coupures de postes étaient à venir.
« On nous a dit que sept postes seraient supprimés dans trois départements. Les horaires seraient également touchés. C’est très inquiétant », a indiqué au Journal, Rachel Cloutier, présidente du syndicat.
« Ça n’a aucun sens. Il y a des tâches qu’il faut faire à deux comme les levers de certains résidents en raison de leur mobilité réduite. Avec les coupures annoncées et étant seule dans le département, ça va être impossible », a déploré une employée sous le couvert de l’anonymat.
Dans chaque département, il y a des cas qui sont considérés comme lourds et qui demandent plus de soins.
Une rencontre entre la partie patronale et syndicale a eu lieu plus tard dans la journée du 9 avril dans le cadre de la renégociation de la convention collective. Le sujet des possibles coupures a notamment été abordé.
Lors de ces négociations, le syndicat espère également faire des gains sur le plan salarial. Les employés gagnent 10,14$ à l’embauche jusqu’à un maximum de 14$.
« C’est vrai que les salaires ne sont pas élevés et il y a beaucoup de roulement dans le personnel. Il faut trouver des solutions à ça», a pour sa part indiqué Damien Lafontaine, conseiller syndical du SQEES (Syndicat Québécois des Employés et des Employées de Service), section 298 de la FTQ.
« Pas de coupures »
Les propriétaires et gestionnaires de la résidence ont nié avec véhémence les coupures qui ont été annoncées.
« En aucun temps, on a donné notre accord à ces coupures. La réunion a été faite à notre insu », a précisé Luc Bergeron, l’un des propriétaires, au Journal. Il a confirmé que des discussions avaient eu lieu à l’interne, mais que celles-ci n’étaient pas suffisamment avancées pour justifier une annonce.
Celui-ci ajoute qu’il veut rassurer les employés et les résidents. « Il n’est pas question de couper des postes », a-t-il répété à plusieurs reprises.
Pour ce qui de Danielle Hénault, celle-ci aurait quitté son poste, dans les heures précédentes la sortie publique des employés. Elle a cependant préféré ne pas commenter le dossier pour le moment.
Des résidents inquiets
La possibilité de coupures de personnel à la résidence Marie-Clothilde, à Joliette, a causé une véritable commotion chez ses résidents.
L’inquiétude était palpable lors du passage du représentant du Journal, en après-midi, le 8 avril dernier.
« Ça me stresse beaucoup ces affaires-là! Je n’ai pas dormi de la nuit. J’espère qu’on ne coupera pas des postes de préposés aux bénéficiaires », a lancé Lucille Paquette, qui demeure à cet endroit depuis 2009.
À l’unisson, les résidents rencontrés ont souligné que les préposées faisaient de l’excellent travail. « Elles ont un surplus de travail. Même si souvent on attend plusieurs minutes avant qu’une employée réponde à notre appel, ce n’est pas de leur faute. Elles courent tout le temps », ont déploré ceux-ci.
« Ils ne pensent qu’à leur poche »
D’autres résidents trouvent également que le prix des loyers est beaucoup trop élevé. « Je paye 2500$ par mois en on vient encore de m’augmenter. Les services, eux, n’ont pas été améliorés », a martelé Maryse Dugal.
Plusieurs se plaignent aussi de la mauvaise qualité de la nourriture. « On a moins de fruits sur la table. Récemment, on m’a offert trois fois de la saucisse dans la même semaine », s’est indignée Mme Paquette.
Pour certains, l’inquiétude est telle qu’on songe même à déménager dans une autre résidence pour personnes âgées. « Moi j’ai été victime d’un ACV et ma femme souffre d’Alzheimer. On veut être dans un endroit où on sent en sécurité. Ici, si ça continue comme ça, je vais aller ailleurs », a reconnu Paul Chevrette en guise de conclusion.
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