Les propriétaires de garderies privées sont en furie

Par Louis-Antoine Lemire
La création de 1425 places en service de garde à 7 $ dans Lanaudière, sème la grogne auprès des propriétaires des garderies privées non subventionnées qui craignent de devoir fermer leurs portes, si le gouvernement continue à les ignorer ainsi.
«Ce manque de soutien m’angoisse. Je vais peut-être être forcée de mettre la clé dans la porte », a souligné Brigitte Desrosiers, propriétaire de la garderie Les Amis de Jojo, qui a investi près de 10 000 $ dans son établissement l’an passé. Selon elle, si le gouvernement ouvre autant de places, les garderies privées n’auront tout simplement plus de clientèle. « C’est le fun pour les parents, mais pour nous c’est vraiment désolant », a mentionné Mme Desrosiers. La diplômée en psychologie à l’intention de garder l’œil sur Pauline Marois. Si les choses ne changent pas, elle devra retourner à son grand désarroi, dans son champ d’expertise, selon elle. « Ce que j’aime faire, c’est de travailler avec les enfants, je ne veux pas quitter cet emploi », a-t-elle exprimé. De son côté, la propriétaire de la garderie éducative La Petite Jeunesse, Antonella Cristo, se bât depuis quatre ans pour recevoir une subvention. « C’est fâchant et décevant de voir que nos parents n’ont pas le droit aux sept dollars. Selon elle, si des garderies subventionnées s’implantent près de sa bâtisse, elle est convaincue qu’elle devra fermer boutique. Toutefois, Mme Cristo n’est pas prête à se laisser marcher sur la tête sans rien faire. « S’il faut se battre, on va se battre et nous irons jusqu’au bout »,a-t-elle mentionné avec vigueur.
Investissement
Quant à elle, la propriétaire de la garderie Les Petits Matelots, Cynthia Charest, se sent abandonnée et déplore que les garderies privées sont laissées pour contre. Cette dernière précise qu’une garderie privée est un gros investissement qui représente des millions de dollars sortis droit de leurs poches. «Je me sens comme si j’étais de la M**** ». Elle est consciente qu’il existe des remboursements anticipés pour les parents qui optent pour une garderie privée, mais selon elle, ce montant n’est pas assez élevé pour que les parents choisissent une garderie privée à 35 $ à l’instar d’une garderie à 7 $. « À 35 $, on fait vivre la garderie. Pour l’instant je n’ai même pas de salaire. », a soutenu Mme Charest. Elle aimerait que les éducatrices aient un salaire équitable au Centre de la petite enfance et que leurs parents puissent eux aussi profiter d’une place à 7 $.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.