Une vague de vol de catalyseurs frappe Lanaudière

Par Mathieu Ferland & Guillaume Valois
La région de Lanaudière est aux prises avec une vague de vols de pots catalytiques, communément appelés catalyseurs. Les malfaiteurs prennent d'assaut les concessionnaires automobiles afin de s'emparer de ces pièces qui, neuves, peuvent atteindre une valeur allant jusqu'à 600$ l'unité.
Le 14 mars dernier, la Sûreté du Québec a réussi à contrecarrer le vol de plus d'une douzaine de ces pièces chez un concessionnaire automobile de la région. Arrivés malheureusement trop tard sur les lieux, les policiers se sont contentés du butin du suspect, qui est toujours recherché. Plus tôt cette journée-là, un autre individu était, cette fois, pris sur le fait sur la rue de Lanaudière alors qu'il s'extirpait du dessous du véhicule qu'il était en train de dépouiller de son catalyseur. Ces dossiers s'ajoutent à ceux du secteur de Repentigny, où deux concessionnaires auraient été la cible de malfaiteurs. Ceux-ci se sont emparés d'environ 40 spécimens au total lors des dernières semaines.
Le phénomène a forcé Hyundai Lanaudière à retirer tous les catalyseurs de ses véhicules situés à l'extérieur. Le directeur des ventes, Dave Brissette, a confié au Journal qu'avant la mise en place de cette mesure, les voleurs s'étaient emparés d'une vingtaine de catalyseurs. « C'était carrément l'enfer» raconte-t-il. Chez Joliette Nissan, le directeur général Dave Ducharme raconte qu'il n'a jamais été la cible d'aucun méfait à ses installations, qu'il s'agisse de vols de catalyseurs ou autres.
Le sergent Martin Melançon de la Sûreté du Québec explique que ce type de vol existe depuis longtemps, mais de manière sporadique. Il ne s'agirait donc pas d'une épidémie.
Facile à voler
La pièce, qui fait la jonction avec le moteur et le pot d'échappement, serait, selon certains experts en pièces d'autos, « très facile à voler. » L'attrait de cette dernière proviendrait selon eux, de son prix, qui peut aller jusqu'à 600$ sur certains modèles. « Tout ce qui est payant et facile est tentant pour les voleurs », a témoigné le propriétaire d'un commerce de pièces usagées sous le couvert de l'anonymat.
Chez Pièces automobiles Lecavalier, le gérant Patrice Rochon avait une théorie différente. Ce dernier fait état de la présence de métaux précieux localisés à même la pièce. Il s'agit de rhodium, de palladium et de platine. C'est ce métal précisément qui serait convoité par les voleurs, dans un phénomène que M. Rochon compare au vol de cuivre. Les malfaiteurs revendraient leur butin mal acquis aux ferrailleurs. Ceux interrogés par le Journal expliquent que les pièces dont ils font l'acquisition sont endommagées ou à même un véhicule accidenté, et que jamais ils ne feraient l'acquisition de pièces neuves, considérées suspectes.
Les pots catalytiques revendus sont récupérés généralement par des entreprises expertes dans le traitement de métaux précieux et sont recyclés pour en faire d'autres catalyseurs d'une valeur moins grande.
Chez un ferrailleur, un catalyseur usagé peut être racheté pour un montant allant de 5$ à 50$ selon son état.
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