Son fils est fugueur et voleur récidiviste : le cri du cœur d'une mère à bout de souffle

Par Mathieu Ferland
Dans son édition du 28 septembre 2011, le Journal de Joliette soulignait que des mineurs seraient à l'origine de l'importante vague de vols de voitures qui sévit à Joliette depuis plusieurs semaines. La mère de l'un de ces jeunes s'est confiée lors d'une entrevue exclusive, au cours de laquelle elle s'en prend à la loi 125, adoptée en 2007, qui a doté, selon elle, les Centres jeunesse de véritables portes tournantes pour les jeunes contrevenants. (voir autre texte)
La dame en question, dont l'identité ne peut être révélée puisque son enfant est encore mineur, a plusieurs fois éclaté en sanglots lors de son entretien, se disant impuissante face à la situation. Elle avoue qu'elle vient de traverser trois années d'enfer avec son fils, aujourd'hui âgée de 16 ans. Malheureusement pour elle, son cauchemar est loin d'être terminé. Elle confirme également que son fils, que nous appellerons Jonathan afin de préserver son anonymat, est au cœur d'un groupe formé d'une dizaine de jeunes fugueurs des Centres jeunesse ayant une attirance prononcée pour les Honda Civic. «Il s'en vantait carrément», précise la mère, ajoutant qu'avant d'entrer au Centre jeunesse, son fils ignorait comment voler une auto.
Des portes tournantes
Selon la mère de Jonathan, le système instauré par l'application de la loi 125 en 2007, donne trop de liberté aux jeunes contrevenants, et peu de moyens aux intervenants. Elle permet à son fils de consentir, ou non, à un éventuel traitement, en plus d'interdire aux Centres Jeunesse de verrouiller leurs portes. Les jeunes au potentiel récidiviste sont donc libres de quitter les lieux si le cœur leur s en dit. Jonathan en est à sa cinquième fugue.
Elle ajoute qu'à la suite des événements du 23 septembre, au cours desquels son fils aurait été impliqué dans une poursuite policière lors d'un vol de voiture, Jonathan a été reconduit au Centre jeunesse de Joliette. À peine entré, il aurait été à l'origine d'un vol de cigarettes appartenant aux autres jeunes de l'endroit. À la suite de son geste, Jonathan a été envoyé dans l'aile où sont hébergés les jeunes potentiellement dangereux. Il leur aurait déclaré à la fin de sa courte période de réflexion : «Je veux fuguer, débarrez-moi la porte!». Ce que les intervenants ont dû faire en vertu de la loi 125.
Aucun sens
La dame insiste sur le fait que les intervenants des Centres jeunesse et de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ne sont pas à blâmer dans ce dossier. «Le système ne protège pas nos enfants! J'en suis à me demander qui est l'espèce de sans-dessein qui a pensé à cette loi!» À ses yeux, le nouveau système mis en place par le gouvernement a totalement privé le système des outils nécessaires pour venir en aide à son fils. « J'ai toujours fait affaire avec des intervenants exemplaires, ce n'est pas leur faute. » Elle ajoute même avoir peur de ce qu'est devenu son fils aujourd'hui.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.