Joliette: là où l'on produit le plus de pot au Québec

Par Guy Latour
Plus de 200 dossiers en matière de production de cannabis ont été ouvert dans le district judiciaire de Joliette en 2010.
Selon des données du Directeur des Poursuites Criminelles et Pénales (DPCP), ce chiffre a été de 207 pour l'an dernier, soit le plus grand nombre au Québec.
Les palais de justice de Saint-Jérôme (160), Montréal (118). Salabarry-de-Valleyefield (98) ont aussi eu un nombre élevé de dossiers ouverts de même nature.
Par district judiciaire, on entend par entité géographique définie pour les fins de l'administration de la justice. Au chef-lieu du district, on retrouve habituellement un palais de justice et un centre de détention.
En 2006, 224 dossiers similaires avaient été ouverts ici, soit le plus cinquième plus haut total au Québec. Montréal avait remporté la palme avec 625, soit presque deux fois plus que Sherbrooke (378).
Toujours selon ces chiffres, le district de Joliette a eu 180 nouveaux cas d'accusations de production de cannabis en 2007 (3e sur le plan provincial. Pour 2008 et 2009, le nombre de dossiers ouverts par le DPCP est resté presque identique, soit 171 (2008) et 170 (2009).
Dans ces données, obtenues par le Journal de Joliette, certains districts judiciaires n'avaient pas de chiffres, selon certaines années. C'est notamment le cas de Longueuil et Québec pour 2006.
Selon le code criminel canadien, l'accusation de production de cannabis est passible d'un emprisonnement maximal de sept ans de pénitencier. Par ailleurs, les données du DPCP ne permettent pas de distinguer les dossiers selon leur conclusion (condamnation, plaidoyer de culpabilité ou acquittement).
Pas surprenant
Pour Me Claude Jackson, criminaliste de Repentigny, ces chiffres ne sont pas surprenants à ses yeux.
« Il faut comprendre que les villes avoisinantes du district judiciaire de Joliette ont plusieurs terres agricoles et de nombreux boisés. Quand on sait que beaucoup de ces productions de cannabis proviennent de ces endroits et que Lanaudière en possède beaucoup, il ne faut pas se surprendre » a-t-il commenté.
Dans sa pratique, l'avocat a constaté que les plantations de cannabis sont moins importantes qu'il y a cinq ans. « Elles sont moins organisées et de moins bonne qualité » a-t-il ajouté.
Me Jackson a également mentionné que des gens de tout âge font de la production de marijuana. Il peut avoir des jeunes dans la vingtaine comme des personnes de 60 ans et plus » souligne-t-il.
Du côté du DPCP, sa porte-parole, Me Martine Bérubé, a indiqué que les policiers étaient plus vigilants dans une région comme Lanaudière, en raison de son milieu rural. « Il faut aussi tenir compte des opérations policières qui sont ciblées et des organisations criminelles qui sont démantelées dans ces données» a-t-elle ajouté.
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