Apocalypse : un sanctuaire protégé par la vierge Marie?
Par Mathieu Ferland
Alors que prolifèrent les prédictions d'apocalypse à l'approche de décembre 2012, un regroupement de citoyens a trouvé refuge dans la prière et dans le giron du sanctuaire Marie-Reine-des-cœurs, à Chertsey. Regroupé autour de Francine Bériault, le groupe est persuadé que le sanctuaire dédié à la Vierge Marie leur offrira une protection lors des trois jours de ténèbres annoncés par la troisième prophétie de Fatima.
Ces prophéties, réfutées par l'Église, font état de trois jours de ténèbres annoncés par un tremblement de terre de huit heures et durant lesquels les croyants devront s'illuminer de chandelles blanches et bénites. Au cœur du groupe, Francine Bériault insiste pour dire qu'il ne s'agit en aucun cas d'une secte, et que ses amis n'attendent pas la fin du monde. «Nous vivons un temps d'avertissement», ajoute-t-elle. Une vingtaine de personnes, dont environ 13 se sont établies de manière permanente aux abords du sanctuaire, assistent aux célébrations quotidiennes avec assiduité. Le prêtre responsable confiait par ailleurs que l'assistance moyenne est passée d'entre cinq à dix personnes à presque 30 fidèles grâce à eux. Le père Henri Paradis soutient également que le groupe a reçu un accueil pastoral adéquat, dans la mesure où l'Église n'endosse pas l'intégralité de leur discours.
Toujours selon le père Henri, plusieurs proches des membres du regroupement de Mme Bériault ont émis des réticences en les voyant vendre leurs résidences pour emménager à Chertsey.
Discours contesté
Francine Bériault recevrait, depuis le début des années 2000, des messages en provenance directe de Dieu. Elle a depuis écrit quatre volumes contenant les messages divins. À travers ces écrits, l'auteure affirme être appelée «La fille du oui» par Dieu. Elle qualifie son groupe comme des gens qui aiment l'Église et la prière. «Nous cherchons simplement à vivre dans l'entraide et à revivre notre liberté.» Elle ajoute que contrairement au pasteur américain qui a annoncé la fin du monde au printemps dernier, ses croyances n'annoncent pas encore l'apocalypse avant que l'humanité n'ait vécu un âge messianique, au cours duquel l'Homme vivra en paix et en harmonie avec son prochain.
Le sanctuaire Marie-Reine-des-cœurs aurait été l'hôte d'une apparition de la Vierge à l'époque de sa fondatrice, Emma Curotte. Un événement que n'a pas homologué l'Église, sans toutefois le réfuter.
Pas de panique au diocèse
L'évêque du diocèse de Joliette, Mgr Gilles Lussier, se veut rassurant dans le dossier pour le moment. Il souligne que si les volumes publiés par Mme Bériault pourraient contenir certaines errances théologiques, la situation n'est pas encore alarmante. «Nous demeurons tout de même vigilants», a ajouté l'évêque.
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