Des textos qui sèment la panique

Par Mathieu Ferland
Le 15 juin dernier, la folle rumeur d'une fusillade au cœur de l'école secondaire Barthélemy-Joliette s'est répandue comme une traînée de poudre. Une propagation attribuable aux nombreux messages textes envoyés par les étudiants nerveux et barricadés dans leurs classes.
Dans les faits, la commotion du 15 juin a été causée par un étudiant désireux d'impressionner un camarade de classe en lui montrant une balle de calibre .22. Il ajoute être en possession d'une arme à feu et d'un sac plein de munitions similaires. Quelques allusions à la tuerie de la Polytechnique plus tard, le malaise était assez grand pour en glisser mot à la direction de l'école. Selon un étudiant rencontré sur place, le personnel de l'école est intervenu vers 14 h pour intimer aux étudiants de fermer portes et rideaux, et de se tenir loin des fenêtres. Le jeune homme raconte que l'ambiance était «correcte». «Il y en a qui faisaient les toughs, mais il y en avait d'autres qui étaient vraiment nerveux.» Une ambiance qui contraste avec celle des parents accourus en catimini chercher leurs enfants. Des contrôles stricts ont été mis en place pour empêcher que le suspect ne quitte les lieux, mais la crainte de voir une version lanaudoise du Collège Dawson ou de la Polytechnique a eu le temps de planer au-dessus de l'école Barthélemy-Joliette.
La Sûreté du Québec a dépêché près de 25 policiers sur place pour palier à toute éventualité. 550 étudiants se sont retrouvés enfermés dans les classes le temps de l'opération qui a pris fin à 16 h.
On ne signale aucun blessé lors de l'opération, laquelle s'est très bien déroulée. L'intervention fait partie du Plan de réponse en établissement sécuritaire, une démarche mise en place par la Sûreté du Québec pour faire face aux situations de suspects armés dans les écoles.
La porte-parole de la commission scolaire, Diane Fortin, s'est dite très satisfaite de l'efficacité de l'opération. Une équipe de postvention était présente mercredi le 16 juin. Des psychologues étaient à la disposition des étudiants au lendemain des événements.
Aucune accusation
Le suspect a été intercepté sur le boulevard de l'Industrie, à Joliette, vers 17 h 30. Il a été interrogé par les enquêteurs, qui lui ont fait avouer son canular. Les parents du jeune homme ont aussi été rencontrés par la SQ afin de s'assurer qu'ils ne possédaient aucune arme dont l'enfant aurait pu s'emparer. Aucune accusation ne sera portée dans le dossier, mais parions que le jeune homme en tirera une bonne leçon.