Les employés du CSSSNL sont malades un mois par an

Par Julie Beauchamp Martin
L'absentéisme au travail frappe fort au CSSS du Nord de Lanaudière. Ses employés sont absents du travail en moyenne presque un mois par année, soit 28,8 jours.
Que ce soit pour de longues absences, couvertes par l'assurance-salaire ou des congés à court terme, les 4 500 employés du Centre de santé et des services sociaux du Nord de Lanaudière (CSSSNL) sont souvent absents.
Temps supplémentaire ou utilisation de main-d'œuvre indépendante, le CSSSNL se voit obligé de combler les vides à forts coûts.
Pour la période du 1er avril 2010 au 31 mars 2011, un peu plus de 5 140 000 $ ont été déboursés par le CSSSNL en main-d'œuvre indépendante pour faire le travail d'infirmières, d'infirmières auxiliaires et de préposés aux bénéficiaires absents ou tout simplement pour combler la pénurie d'employés.
Et c'est une facture de plus de 6 350 000 $qui a été payée pour les heures supplémentaires effectuées lors de cette année. «Il faut essayer de faire quelque chose pour diminuer ça», explique le directeur des ressources humaines au CSSSNL, Olivier Malo.
Une politique qui ne fait pas l'affaire de tous
Le CSSSNL a donc mis en place une politique de la gestion de la présence au travail (voir autre texte) pour réduire l'utilisation des heures supplémentaires et de la main-d'œuvre externe.
Une politique qui ne vise pas la bonne cible selon le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CSSS du Nord de Lanaudière.
«C'est certain qu'il y a un grand problème d'absentéisme, mais il faut voir à quoi il est dû», explique le vice-président à l'information du syndicat, Jean-Paul Pelletier. Selon lui, les absences pour maladies d'ordre psychologique ou dues au stress sont en hausse. «C'est directement relié au travail», précise-t-il. Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux, les problèmes de santé mentale sont la cause de près de 35 % des dossiers d'absence à long terme.
«Si les gens sont malades à cause du stress vécu au travail, est-ce que c'est la bonne solution de leur mettre encore plus de pression en leur disant de ne pas s'absenter?, se questionne M. Pelletier. C'est un cercle vicieux», ajoute-t-il. Pour lui, il faut agir sur les personnes présentes pour réduire leur niveau de stress et pour empêcher tout surcroît de travail.
Jean-Paul Pelletier est conscient qu'on ne peut pas changer les conditions de travail des employés du jour au lendemain. Il souhaite toutefois que les gestionnaires encouragent leur équipe à faire un travail normal les journées où le personnel est réduit, quitte à ce qu'il y ait moins de services offerts.
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