Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Gouvernement du Québec

Projet de loi sur l'urgence sanitaire: bisbille entre le gouvernement et l'opposition

durée 14h15
17 mars 2022
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Loin de calmer le jeu, le dépôt du projet de loi 28, censé mettre un terme à l’état d’urgence sanitaire, a semé la bisbille entre le gouvernement Legault et les partis d’opposition.

La confusion régnait à l’Assemblée nationale, jeudi, au lendemain de la présentation de la pièce législative par le ministre de la Santé, Christian Dubé, quant à la nature même du document et aux intentions réelles du gouvernement. L’appui de l’opposition semble loin d’être acquis.

Selon les partis d’opposition, contrairement à ce que prétend le gouvernement, la future loi 28 n’aura pas pour effet de mettre un terme à l’état d’urgence sanitaire, ni de limiter son pouvoir de conclure des contrats de gré à gré. De plus, on l’accuse de manquer de transparence, de faire preuve de malhonnêteté, et de chercher à profiter de l’échéance électorale, vu que la fin de l’état d’urgence est reportée au 31 décembre, soit bien après la date de l’élection générale du 3 octobre. 

C’est un peu comme si les élus de l’opposition et le ministre de la Santé n’avaient pas en main le même document.

Comme il avait fait la veille, sur la défensive, le ministre Dubé, en point de presse, a cherché à se faire rassurant, en disant qu’un briefing technique destiné à l’opposition serait prévu la semaine prochaine, probablement lundi, pour clarifier les choses. Il a maintenu que son projet de loi, qui ne compte que huit articles, devait être adopté dans sa forme actuelle. 

Mais «ce projet de loi est délibérément flou, pour faire en sorte que tout ce qui est en place continue à être en place», a réaffirmé jeudi la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, qui estime que le gouvernement n’arrive pas à justifier pourquoi il entend maintenir l’urgence sanitaire au cours des neuf prochains mois «pour des raisons spécifiques qui ne sont pas spécifiées dans le projet de loi».

Il y a «un élément de malhonnêteté dans ce projet de loi, parce qu’il vise à prolonger l’état d’urgence, versus lever l’état d’urgence», selon Mme Anglade, en ajoutant que le gouvernement Legault agissait dans ce dossier de «manière partisane» pour en tirer un avantage électoral.

Selon Québec solidaire, la place du projet de loi 28 «c’est dans la déchiqueteuse», a résumé le député Vincent Marissal, qui rejette le document dans son ensemble, tout comme l’approche du gouvernement.

Le projet de loi 28 est «vicié» à la base, a renchéri le chef parlementaire de l’opposition péquiste, Joël Arseneau, car le premier ministre Legault dit vouloir mettre fin à l’urgence sanitaire, tout en continuant à vouloir gouverner par décret.

«Ce qu’on demandait, c’est la fin de la gouvernance par décret. Ce que la loi 28 vient faire, c’est consolider un certain nombre de décrets. On ne sait pas exactement lesquels encore. Nous aurions espéré et nous souhaitons toujours que l’état d’urgence et la gouvernance par décret cessent», a−t−il réclamé, convaincu que ce que cherche en fait le gouvernement, c’est surtout d’éviter de rendre des comptes à l’opposition.

Pour justifier le maintien de l’état d’urgence jusqu’au 31 décembre, le ministre Dubé a dit qu’en cas de sixième vague à la fin de l’été, il voulait pouvoir continuer de faire appel à différents vaccinateurs, en plus d’avoir accès à certaines données et de maintenir des contrats qui ont été conclus pendant la pandémie.

Il estime que l’opposition fait preuve d’«imprudence» en rejetant si catégoriquement son projet de loi, compte tenu que le virus de la COVID−19 était toujours présent.

Grâce au décret d’état d’urgence sanitaire, adopté en mars 2020, le gouvernement Legault s’arroge des pouvoirs exceptionnels, pouvant depuis contourner les conventions collectives du personnel en santé et conclure des contrats de gré en gré, donc sans appels d’offres. Rien dans le projet de loi n’empêcherait le gouvernement de continuer à donner des contrats sans appel d’offres.

Jocelyne Richer, La Presse Canadienne

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié à 18h00

Les accès à la résidence permanente pour raisons humanitaires se resserrent

Le gouvernement fédéral réduit le nombre de places disponibles dans ses programmes de résidence permanente pour réfugiés pour l'an prochain. Le plan actualisé des niveaux d'immigration prévoit 49 000 places pour les réfugiés souhaitant obtenir la résidence permanente en 2026, contre environ 58 000 cette année. Le Conseil canadien pour les ...

Publié à 12h00

Immigration: Roberge opte pour une baisse modérée et vise 45 000 par année

Le gouvernement Legault opte finalement pour une réduction modérée de l’immigration en baissant les seuils à 45 000 nouveaux résidents permanents par année pour la période de 2026 à 2029. Le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, jonglait avec trois scénarios de baisse : 25 000, 35 000 et 45 000 immigrants par année. Il s’agit ...

Publié à 9h00

La FMSQ demande au tribunal de suspendre les effets de la loi 2

Ce sera au tour des médecins spécialistes, ce jeudi, de demander à la Cour supérieure de suspendre de façon provisoire des éléments de la loi 2 du ministre de la Santé, Christian Dubé, en attendant que leur contestation de la constitutionnalité de cette loi soit entendue sur le fond. La demande de sursis de la Fédération des médecins spécialistes ...