Levée de boucliers contre la réforme de l’assurance-emploi

Par Guillaume Valois
Des acteurs issus des mondes politiques fédéral, provincial et syndical s’insurgent contre la réforme de l’assurance-emploi prévue à l’intérieur du colossal projet de loi c-38. Les détracteurs de la réforme reprochent au gouvernement Harper de favoriser l’appauvrissement des Canadiens.
Indigné des mesures comprises dans cette réforme, le secrétaire du conseil central de la CSN-Lanaudière, Alain Longpré, accuse le gouvernement Harper de réduire les opportunités des travailleurs et de favoriser l’appauvrissement de la population. «Demander à un bûcheron de Saint-Michel-des-Saints devenu chômeur, de venir vendre des beignes dans un Tim Horton à Joliette pour 30% de moins en salaire, ça ne profite à personne», clame M. Longpré.
Ce dernier rappelle aussi que le programme d’assurance-emploi, financé par des cotisations des employés et des employeurs, a déjà engrangé plus de 50 milliards de dollars à une certaine époque. «C’est le gouvernement conservateur de Brian Mulroney qui avait décidé de spolié le programme d’assurance-emploi et le gouvernement libéral de Jean Chrétien avait poursuivi dans la même veine jusqu'à temps de rendre la caisse de l’assurance-emploi déficitaire», déplore M. Longpré.
Toujours selon le secrétaire de la CSN-Lanaudière, les travailleurs et les employeurs avaient décidé de se doter d’un système de répartition de richesse jusqu’à ce que les gouvernements de Mulroney et Chrétien rendent le programme déficitaire. «Maintenant on rend imputables ces mêmes ouvriers du déficit de la caisse, c’est inacceptable», rapporte M. Longpré.
La députée du NPD dans Joliette, Francine Raynault, comprend mal la décision du gouvernement fédéral de forcer un retour au travail à moindre salaire. «Pourquoi est-ce au gouvernement de décider qu’un chômeur doit retourner au travail avec une baisse de salaire de 30%. Cette mesure sert seulement les intérêts des employeurs», plaide Mme Raynault.
Afin que les citoyens puissent signifier leur opposition à la réforme de l’assurance-emploi, le NPD Joliette aidé par le bureau lanaudois de la CSN ont mis sur pied une pétition nationale. Présentement, la pétition circule parmi les bureaux du NPD et est proposée aux 330 000 membres de la CSN.
« Ce sont des mesures régressives qui n’apportent rien »
Selon le chef de l’opposition officielle à Ottawa, Thomas Mulcair, la réforme est «créatrice de cheap labour pour McDonald’s» et vise à répondre à une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs d’activités, rapportent les députés conservateurs.
Ces nouvelles règles devant entrer en vigueur en 2013, assureraient que les chômeurs qui reçoivent à répétition des prestations d'assurance-emploi soient dorénavant contraints d'accepter tout type d'emploi pour lequel ils se qualifient, même si l’emploi en question est jusqu'à 30 % moins payant que celui qu'ils occupaient précédemment.
Les travailleurs sans emploi seraient aussi obligés dans certains cas d'accepter un emploi même si le lieu de travail est situé à une heure de déplacement.
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