Criminaliste menacé de mort

Par Guy Latour
Un avocat du droit criminel de Repentigny, qui travaille au palais de justice de Joliette, aurait été victime de menaces de mort au début du mois de septembre dernier.
Selon les informations obtenues par le Journal de Joliette, Me Claude Jackson aurait reçu un appel de menaces dans le cadre de son travail.
«Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai déposé une plainte au Service de police de Repentigny, en septembre. J'attends la suite des choses avant de commenter davantage», a-t-il indiqué lors d'une brève entrevue le 10 novembre dernier.
À la Sûreté municipale de Repentigny, on refuse de confirmer cette information. «Je ne peux ni dire s'il y a eu plainte, ni s'il y a eu enquête. On ne peut divulguer ce genre d'information», a pour sa part indiqué le sergent Bruno Marier, responsable des relations communautaires et affaires publiques.
Les menaces dont auraient été victime Me Jackson constituent le troisième événement impliquant un criminaliste du Québec, et ce, en moins d'un an. Me Joseph La Leggia, de Montréal, avait été sauvagement battu près de sa résidence de Rivière-des-Prairies, en décembre 2010. Le 4 novembre dernier, Me Gilles Doré, qui représente plusieurs membres des Hells Angels, a été victime d'une violente agression, possiblement à coups de bâton de baseball, alors qu'il se trouvait près de son bureau dans l'arrondissement d'Outremont à Montréal.
Inquiétude
Me Jackson avoue être inquiet suite à ces récentes menaces. «Quand on s'attaque à un avocat de la défense, on s'attaque au système judiciaire au complet. Comme criminaliste, nous avons un travail à faire, soit de défendre les droits de nos clients. C'est inacceptable d'être victime d'intimidation», a-t-il ajouté.
L'avocat, qui possède son bureau à Repentigny, confirme avoir resserré les mesures de sécurité depuis quelques semaines. Il a même fermé son bureau durant deux jours, après les événements de septembre dernier.
«Il y a un certain désarroi chez moi et mes collègues. C'est évident qu'on est plus prudents et méfiants dans la gestion quotidienne de nos dossiers et dans nos relations avec les clients», avoue-t-il.
À l'AQUAAD (Association québécoise des avocats et avocates de la défense), la porte-parole de l'organisme, Me Caroline Gravel, a indiqué que l'organisme n'avait pas encore pris position dans ce dossier chaud.
«Nous avons eu une réunion de notre conseil d'administration le 7 novembre dernier, et on a discuté de la question. Nous travaillons en concertation avec l'Association des avocats de la défense de Montréal (AADM). C'est certain qu'il y a une certaine urgence à agir», a pour sa part souligné Me Gravel en entrevue téléphonique.
L'association devrait faire le point sur le sujet au cours des prochaines semaines.
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