Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Galette des Rois

Célébrer l’Épiphanie en s'emparant d'une tradition gastronomique païenne

durée 11h00
6 janvier 2025
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Ce lundi, les gourmands du monde chrétien l’ont sûrement attendu avec impatience, car c’est le jour de l’Épiphanie et de la dégustation de la traditionnelle galette des Rois. Une tradition ancienne dont l’origine est, pour beaucoup d’entre nous, aussi obscure que celle des œufs de Pâques.

D’où nous vient cette tradition ? Liée à l’arrivée des rois mages auprès de l’Enfant Jésus, la galette n’aurait, à l'origine, pas grand-chose à voir avec le christianisme, selon les historiens. Elle serait en fait bien plus ancienne que cela et serait même... païenne.

Au risque de passer pour des mécréants, les historiens sont parvenus à faire remonter son origine jusqu’à l’antiquité romaine, comme le confirme l’autrice et historienne française Marie-Odile Mergnac, qui a consacré un livre aux spécialités de fêtes de nos cousins d’outre-Atlantique. Les Romains avaient pour habitude de célébrer, durant ce qui est devenu notre temps des fêtes, les Saturnales, qui marquaient la semaine du solstice d’hiver et rendaient hommage à Saturne, le dieu de l’agriculture.

La tradition voulait que, ce jour-là, maîtres et esclaves partagent ensemble un banquet durant lequel le plus jeune de l’assemblée, et donc théoriquement le plus innocent, était envoyé sous la table pour distribuer au hasard les parts d'une galette. On tirait ainsi au sort un esclave de chaque famille qui, le temps d’une journée, devenait «Prince des Saturnales» et voyait tous ses souhaits réalisés. Cette tradition était même déjà évoquée par l’historien romain Tacite, au Ier siècle de notre ère, qui la désignait comme celle du «Roi du jour».

Et comme souvent dans l’histoire, pour des raisons pragmatiques ou politiques — voire les deux —, les traditions païennes et chrétiennes se sont mélangées. On retrouve d’ailleurs une autre trace de cette ascendance païenne dans la forme de la galette, toujours ronde et dorée, pour rappeler le soleil, qui revient progressivement à partir du solstice d’hiver.

C’est aussi aux Saturnales que l’on doit la fève, qui permettait de désigner l’esclave roi. On glissait dans les premières galettes, de simples pains ronds à l’époque, une fève de haricot, symbole de fertilité. D’où le nom du petit sujet en porcelaine.

La forme qu’on connaît aujourd’hui de la fève viendrait quant à elle de la France du Moyen-Âge. À cette période, le «roi du jour» gagnait le droit de payer une tournée générale. Des petits malins à l’esprit large et à la bourse serrée auraient pris l’habitude d’avaler la fève de haricot pour s’épargner la dépense. La solution a été de faire une fève qui ne soit pas comestible.

Malgré son grand âge, l’exportation de la galette des Rois sous nos latitudes nord-américaines ne remontrerait qu’au XIXe siècle. La galette, également appelée «gâteau des rois» dans le sud de l’Europe, n’est mentionnée dans les livres de cuisine québécois qu’à partir 1878.

Son succès dans la Belle Province est encore plus tardif, et serait dû au grand nombre de Français venu s'établir ici depuis le début des années 2000. Selon le consulat français à Montréal, le nombre de français au Québec au 31 décembre 2023 était plus de 85 000. Et les boulangeries et pâtisseries de la province se sont tout naturellement converties à cette tradition qui leur apporte une clientèle en constante augmentation selon plusieurs propriétaires d'établissements.

Caroline Chatelard, La Presse Canadienne

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié le 30 octobre 2025

Un parcours immersif dans les jardins Antoine-Lacombe dès la mi-novembre

Depuis quelques mois, les jardins Antoine-Lacombe à Saint-Charles-Borromée sont fermés aux visiteurs afin de transformer les lieux en un parcours immersif lumineux qui sera dévoilé à la mi-novembre.  La Ville comprend l'impatience des citoyens, mais assure que « la transformation en cours n’est pas un simple embellissement : c’est une œuvre ...

Publié le 30 octobre 2025

Les adultes québécois sont moins friands de l'Halloween que leurs enfants

Les enfants québécois seront parmi les plus nombreux à passer l’Halloween au Canada, mais leurs parents seront les moins nombreux à distribuer des friandises et dépenseront moins à cet effet que les autres Canadiens. Les provinces atlantiques sont toutefois les championnes toutes catégories quand vient le temps de célébrer l’Halloween. Un ...

Publié le 29 octobre 2025

Petits changements des festivités d'Halloween à St-Félix-de-Valois

Ce vendredi 31 octobre, le jour de l'Halloween, de grande quantités de pluie sont attendues. C'est pourquoi que les activités d'animation et de distribution de bonbons prévus à Saint-Félix-de-Valois sont déplacées au Centre Pierre-Dalcourt de 16 h à 20 h. Mentionnons que le cinéma d’horreur de 20 h est maintenu à la maison des jeunes Le ...