Les Acadiens nous ont laissé un bel héritage
Par Stéphane Fortier
Après la déportation des Acadiens en 1755, plusieurs d’entre eux ont émigré vers le Québec, encore possession française, notamment dans la région de Lanaudière. et particulièrement à L’Épiphanie et L’Assomption..
«Le curé de L’Assomption de l’époque, Jacques Deger, avait été les accueillir à Québec en 1766, révèle d’entrée de jeu Philippe Jetté, médiateur du patrimoine vivant à la Maison des contes et légendes de Lavaltrie. C’est qu’il y avait beaucoup de terres à développer sur notre territoire et le curé Deger voyait là un moyen de les coloniser», d’ajouter M. Jetté. On parle d’environ une quinzaine de familles.
Beaucoup d’Acadiens avaient d’abord été en exil à Boston. Des Acadiens seront accueillis dans Lanaudière par les seigneurs de Saint-Sulpice, au Portage (L'Assomption). Rapidement, ils s'installent à L'Achigan (L’Épiphanie), à Saint-Sulpice et surtout à Saint-Jacques. Ils seront les fondateurs de cette paroisse qui portera successivement les noms de Nouvelle-Acadie, Saint-Jacques-de-la-Nouvelle-Acadie, Saint-Jacques-de-l'Achigan et finalement Saint-Jacques-de-Montcalm. Mais on parle encore aujourd’hui de cette partie de notre région comme la Nouvelle-Acadie.
Héritage
On retrouve encore aujourd’hui plusieurs descendants d’Acadiens dans notre région. et dans la MRC de L’Assomption. «Lorsque vous rencontrez des Mireault, Bourgeois, Gaudet, Chiasson, Leblanc, Lord et Landry, il y a bien des chances que ce soit des descendants de ces Acadiens», note Philippe Jetté. De fait, rien qu’à Sainte-Marie-Salomé, on compte pas moins de 75 % de la population qui serait d’origine acadienne.
Fait à noter, les Acadiens d’ici ont été des agriculteurs pour la plupart. «Nous sommes presque le seul territoire au Canada tout entier où les Acadiens ont pratiqué l’agriculture», mentionne M. Jetté. Pour ce dernier, il est clair que nos Acadiens ont de beaux héritages. «On parle notamment de la chanson traditionnelle, indique Philippe Jetté. Et les Acadiens ont toujours été très forts pour attribuer des surnoms. C’est aussi une part de leur tradition. À Sainte-Marie-Salomé, ils les appelaient les mangeurs de patates et ceux de Saint-Jacques de-Montcalm se faisaient appeler les chiqueux de torquette (tabac) à cause de la culture du tabac», rappelle-t-il.
Les Acadiens ont aussi contribué à la confection de la ceinture fléchée à L’Assomption.
Un motif porte d'ailleurs le nom d'«Acadienne». On retient comme artisanes, les noms d’Élizabeth Mireault de Sainte-Marie-Salomée, Marie Forest, Domitille Mireault et Marie Gaudet.
1 commentaires
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.