Incursion féminine dans l’univers masculin de la bande-dessinée
Par Mathieu Ferland
Alors que la bande-dessinée se fraye un chemin sur le grand écran avec de plus en plus d’adaptation de ses personnages les plus célèbre, l’univers même de la bande-dessinée attire de plus en plus les artistes québécois. Le Journal s’est entretenu avec la bédéiste Marie-Pier Claveau, de Joliette, qui a participé les 1er, 2 et 3 juin dernier au tout premier Festival de BD de Montréal.
L’artiste de Joliette a vu sa plus récente création être publié dans les pages de la cinquième édition du Front, un magazine publié par l’organisme Front Froid. Pour Marie-Pier Claveau, la bande-dessinée n’a pas toujours été la destination première. Elle raconte qu’après des études collégiales en Arts et lettres et en Arts plastique, elle s’est retrouvée complètement dégouttée par le milieu artistique. C’est grâce à son conjoint, qui travaillait dans l’univers de la BD, qu’elle reprend goût à ce média.
Dans les pages de Front, Mme Claveau démontre clairement ses influences et ses inspirations. « Adolescente, je dévorais les mangas, ce style m’a fortement influencé » raconte l’artiste en parlant des aventures Kokoro, personnage ninja de son tout premier projet de bande-dessinée.
Faire carrière en bande-dessinée
« Un auteur de bande-dessinée peut connaître un énorme succès sans le soutien des compagnies majeures. » Selon Mme Claveau, malgré le fait que les deux compagnies majeures dans la bande-dessinées, soit Marvel et DC, ont marqué l’histoire mondiale de la BD, un auteur déterminé peut atteindre le succès sans leur support. Elle explique que, surtout au Québec, l’autoédition est très présente, et c’est là une manière de travailler qui plait davantage à plusieurs artistes. « Comme dans n'importe quel métier, la perception de ce qu'est la réussite varie d'une personne à l'autre en fonction de ses objectifs. » Marie-Pier Claveau, qui est aujourd’hui enseignante au secondaire, affirme ne pas être certaine de se voir œuvrer à temps plein dans l’univers de la BD. Malgré tout « dire qu'on travaille pour DC à un souper de Noël, ça paraît plutôt bien, non!? »
Humour noir et style éclaté
« Je suis très portée sur l’absurde et l’humour noir » explique Marie-Pier Claveau en parlant du style qui décrirait le mieux ses projets actuels et futurs. Elle cite en exemple l’œuvre du bédéiste James Kochalka, spécialisé dans le style qu’elle préconise. Même si l’univers des super-héros demeure attirant à ses yeux, elle se voit plus facilement dans un genre de projet plus éclaté. Ses prochain projets devrait par ailleurs toucher à la populaire thématique du zombies, alors que Marie-Pier Claveau s’attaquera à un webcomics. « Je vais me sortir de ma zone de confort », annonce-t-elle. Elle ajoute par ailleurs que dans le cas de son personnage de Kokoro la ninja, les lecteurs auront peut-être la chance de voir d’autres aventures de ce personnage.
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