La bande dessinée québécoise est en bonne santé selon Jocelyn Jalette

Par Guillaume Valois
Le vice-président de l'Association des écrivains québécois pour la jeunesse, bédéiste et caricaturiste, Jocelyn Jalette s'est entretenu avec le Journal de Joliette afin de témoigner de la situation de la bande dessinée au Québec.
La Bande dessinée (BD) québécoise commence vraiment à être reconnue à l'étranger selon Jocelyn Jalette. Fort de plusieurs succès, comme celui des Nombrils de Delaf et Dubuc, les bédéistes de la Belle province gagnent en crédibilité dans la francophonie. «Delaf et Dubuc c'est un gros succès, ils en sont à leur cinquième album, ils en ont vendu jusqu'à présent entre 600 000 et 700 000 et ils sont édités par Dupuis que l'on peut considérer comme la Mecque de la BD », explique M. Jalette.
Le succès des bédéistes québécois ne se limite pas seulement à Delaf et Dubuc Guy Delisle, qui s'est fait connaître avec sa BD Pyongyang, imaginée lors d'une visite en Corée du Nord, a gagné un prix au Festival d'Angoulême avec Chronique de Jérusalem. «Angoulême, c'est une ville française grosse comme Joliette où durant le festival, la population passe à 200 000 personnes. Pendant dix jours, c'est la foire, c'est gigantesque. Gagner un prix à ce festival est une reconnaissance importante pour un auteur», avance le bédéiste de Joliette.
Le premier québécois à remporter un prix à Angoulême est Michel Rabagliati avec sa bande dessinée Paul à Québec. « Cette BD risque d'être adaptée au cinéma, cela en ferait la première BD québécoise au cinéma. Le projet est piloté par Remstar et Karine Vanasse», explique le bédéiste de Joliette.
Le premier Québécois à vivre de la BD était un Lanaudois
Albert Chartier, originaire de Saint-Jean-de-Matha, est considéré par M. Jalette comme «le Hergé Québécois». Ce dernier fut le premier à vivre uniquement de la BD au Québec avec son personnage Onésime. « Il dessinait dans le Bulletin des agriculteurs dès 1943. Il a fait ça jusqu'en 2000 et il est décédé en 2004. Il a aussi fait une adaptation d'Un homme et son pêché (Séraphin) à raison d'une page par mois pendant 19 ans», raconte M. Jalette. Des versions rééditées d'Onésime et d'Un homme et son pêché sont ressortis en 2010.
De son côté, Jocelyn Jalette a débuté sa carrière de bédéiste en 1987 dans la revue Jeunes du monde. L'année suivante, son personnage le président David Gérald a vécu ses quatre premières aventures. Par la suite, le bédéiste s'est consacré principalement à l'illustration de manuels scolaires, d'affiches et à divers travaux.
Autodidacte, M. Jalette s'inspire de la BD classique. Il puise ses sujets au cœur de l'actualité internationale et les adapte à sa manière. Ces dernières BD, Panique dans le parc et Le 24 juin de la frayeur sont paru respectivement en 2009 et 2008 chez les éditions Vents d'Ouest. Jocelyn Jalette sera à la bibliothèque Rina-Lasnier les 19 et 26 avril pour y présenter deux ateliers destinés aux jeunes de 9 à 15 ans.
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