Martin Héroux : luthier

Par Réjean Turgeon
La région de Lanaudière regorge de talents sur le plan artistique.
On y trouve des peintres, des sculpteurs, des écrivains, mais aussi, et c'est plus rare, un luthier.
On vous le présente.
Martin Héroux, 38 ans, originaire de Sainte-Émilie-de-l'Énergie.
«Un petit gars de la Matawinie», a-t-il déclaré fièrement au Journal.
Fils d'ébéniste et d'une artiste multidisciplinaire, Martin a grandi dans l'atelier de son père.
«C'est le mélange d'amour de travail du bois et de la musique», a-t-il renchéri, qui l'a amené à consacrer sa vie à la fabrication et à la restauration d'instruments de musique.
Diplômé de l'École de lutherie artistique du Noroît à Québec en 1995, Martin Héroux s'expatrie en Belgique pour travailler à la maison Bernard de Bruxelles.
Trois ans plus tard, il rentre au bercail et ouvre son propre atelier pour se consacrer principalement à la fabrication des instruments du quatuor (violon, alto et violoncelle).
«Le côté créatif du luthier est très présent même s'il est banalisé par 400 ans d'histoire du violon. Je ne prétends pas être Picasso», ajoute-t-il à la blague.
Le bois : son instrument de travail
Martin Héroux utilise essentiellement deux types de bois pour fabriquer ses instruments; de l'érable ondé (importé d'Europe) et de l'épinette. Tous les deux sont reconnus pour leurs propriétés acoustiques.
Ce sont, en fait, les mêmes essences qu'utilisaient les grands luthiers dont l'Italien Stradivarius.
Il vend ses instruments aux États-Unis par l'entremise de dealers.
Il accepte bien sûr les commandes de musiciens québécois ou d'ailleurs.
La qualité de son travail se reflète dans le prix de ses pièces. Plusieurs milliers de dollars sont demandés par pièce. Mais le luthier peut également offrir un produit selon les besoins.
Des certificats de mérite
Martin Héroux fait sa marque. Il vient de remporter deux certificats de mérite (un pour son quatuor et l'autre pour son violoncelle) lors de la 19e édition du prestigieux concours de lutherie international de la Violin Society of America qui se tenait à Cleveland, en Ohio, au début de novembre.
Les juges ont reconnu la qualité de ses instruments parmi les 600 qui étaient en lice.
Il s'agissait pour lui des 4e et 5e prix qu'il recevait dans le cadre de ce concours qui a lieu à tous les deux ans.
«J'aimerais bien gagner une médaille d'or dans un de ces concours, je touche du bois» s'est empressé d'ajouter celui qui a remporté une médaille de bronze dans un concours à Paris.
On peut dire que tous les espoirs sont permis pour cet artiste qui a fait preuve de persévérance au fil des ans et qui aura laissé sa marque un peu partout dans le monde.
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