Face aux décisions du gouvernement
Le CREL se positionne relativement aux aires protégées dans Lanaudière
Par Salle des nouvelles
Bien qu’heureux que le gouvernement provincial ait respecté son engagement de protéger 17 % de son territoire, le Conseil régional de l’environnement de Lanaudière (CREL) trouve déplorable, après tout le travail de concertation effectué par le comité sur les aires protégées de Lanaudière pour s’entendre sur un total de 173 km carrés , que le gouvernement n’ait pas justifié sa décision de retenir seulement une superficie de 54 km carrés uniquement dans la forêt Ouareau, située dans la MRC de Matawinie.
Le CREL est conscient que le gouvernement provincial travaille à fixer de nouveaux objectifs de conservation et de création d'aires protégées et que les territoires d'intérêt recommandés en 2020 pourront s'inscrire dans cette nouvelle démarche. Cependant, vu l’absence d’une communication adéquate avec le public, on assiste à une polarisation du débat sur la place publique et on fait face à un risque de démobilisation, avec cette impression que tout le travail derrière le consensus, qui a été long et ardu à obtenir, n’a pas été considéré à sa juste valeur.
Tandis que la cible internationale est de 30 % d’aires protégées pour 2030 et que le gouvernement fédéral s’est engagé à conserver 25 % des terres et des océans d’ici 2025, en plus de tenter d’atteindre 30 % d’ici 2030, le CREL croit que le gouvernement provincial devrait annoncer, dès que possible, ses intentions d’en faire autant, en plus de détailler ses cibles par région avec un meilleur équilibre nord-sud, afin de rassurer la population.
Il serait évidemment judicieux de se pencher sur les territoires qui font déjà consensus en terres publiques, selon le CREL. Toutefois, il ne faut nullement négliger le travail plus complexe, mais encore plus crucial, qu’est celui d’assurer un minimum de 30 % de milieux naturels à l’échelle des paysages, en priorisant les sites d’intérêt écologique et une connectivité entre les noyaux de conservation, dans le sud de la province.
En 2008, quatre des six MRC lanaudoises étaient déjà sous ce seuil critique nécessaire à la protection de la biodiversité, à la résilience des écosystèmes et à l’adaptation aux changements climatiques.
Notons également qu’en prenant en considération les données les plus récentes du registre des aires protégées de novembre 2020, donc en ne considérant pas la nouvelle zone de 54 km carrés de la forêt Ouareau, Lanaudière possédait 10,5 % d’aires protégées, avec 12,4 % en Matawinie et seulement 4,7 % dans l'ensemble des autres MRC. N’ayant pas ou très peu de terres publiques dans le sud de la région, il s’agit d’un grand défi à relever. Ce dernier devra passer par la combinaison d’une multitude d’outils disponibles pour les MRC, les municipalités et les citoyens.
Le CREL invite toutes les personnes intéressées à consulter les pistes de solution présentées lors des 4 e et 5 e journées du Forum de l’action climatique du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ) disponibles sur internet.
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