Les agents de protection de la faune de la région de Lanaudière sont très inquiets. Le gouvernement du Québec a annoncé la mise à pied de 16 des leurs en plus de refuser de combler les 70 postes laissés vacants, une situation qui pourrait mettre en danger le personnel en place.

Le gouvernement du Québec a récemment annoncé le licenciementde 16 agents de protection de la faune en plus de confirmer que 70 postes laissés vacants à cause de mise à la retraite ne seront finalement pas comblés. La région de Lanaudière n’échappe pas au couperet alors que deux agents perdront leur emploi et qu’un nombre indéterminé, mais important, de postes vacants seront abolis.

Pour Paul Legault, du Syndicat des agents de protection de la faune du Québec, il s’agit là d’une situation tout à fait inacceptable. « Cette situation laisse la porte grande ouverte au braconnage », explique M. Legault, qui souhaite ardemment voir le gouvernement revenir sur cette décision. Il ajoute également que la région de Lanaudière est l’une des sources principales d’infraction reliées au braconnage pour l’ensemble du Québec.

Paul Legault soutient également que la décision du gouvernement est très discutable, surtout lorsque l’on constate que le nombre d’agents de protection de la faune a terriblement diminué depuis 1991, passant de 610 à 350 aujourd’hui.

Le plus à risque

« Au prorata, nous sommes un des corps d’agent de la paix les plus à risques », explique Paul Legault. Selon ce dernier, depuis 1972, huit agents ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions. « C’est exactement le même nombre que les policiers de la Sûreté du Québec, qui sont près de 5000 », ajoute M. Legault.

Il souligne également que les agents de protection de la faune font toujours affaire avec des gens qui sont armés, et qu’une diminution de leur personnel les rendra, non seulement moins efficaces, mais également plus vulnérables en situation de danger. Il ajoute qu’en cas de blessures, et surtout sur un territoire aussi vaste que celui du nord de Lanaudière, les chances de survie deviennent quasiment nulles.

Également, les citoyens seront touchés par ces coupures. Paul Legault précise que moins d’agents seront disponibles pour répondre à des appels concernant la présence d’animaux dangereux en zone résidentielle. Le meilleur de ce genre de situation a été vécu en juin dernier à Joliette, alors que des ours avaient été observés près des Galeries Joliette et dans un secteur résidentiel de Notre-Dame-des-Prairies.

Faire autant avec moins

Le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs du Québec a confirmé la perte d’emploi de deux agents de la protection de la faune, un pour le secteur de Joliette et le second pour celui de Saint-Michel-des-Saints. Selon le porte-parole, Jacques Nadeau, ces coupures n’auront aucun impact sur les services rendus par les agents de protection. Il ajoute que les pertes d’emploi découlent d’un effort de l’ensemble des ministères afin de réduire leurs dépenses. « Le personnel devra apprendre à en faire autant avec moins », souligne M. Nadeau. Il ajoute également que la situation au sein du ministère est stabilisée, et qu’aucune autre coupure n’est à venir.