Les lacs sont de plus en plus endommagés

Par Caroline Murray-Daignault
Plusieurs lacs de la région sont victimes des wakeboats, ces bateaux spécialisés pour créer des vagues et qui endommagent l’écosystème, les berges et les quais des lacs. Toutefois, aucune loi n’empêche la navigation de ce type de bateau.
« On a jamais eu autant de plaintes de la part de propriétaires que cette année par rapport aux wakeboat, mais on ne peut rien faire », affirme Robert Desnoyers, le maire de la municipalité de Saint-Alphonse-Rodriguez qui abrite une douzaine de plants d’eau navigable.
Puisqu’il n’existe aucune loi pouvant s’appliquer à ce type de bateau, la municipalité ne peut pas intervenir. « J’ai demandé à ce que le problème soit mis à l’ordre du jour de la prochaine réunion de la MRC. On veut amener ce sujet au niveau des municipalités du Québec au complet », explique le maire.
La Sûreté du Québec, qui a la responsabilité de patrouiller les cours d’eau du Québec, confirme qu’il n’existe pas de règlementation, ni au niveau du provincial et du fédéral. Gino Paré, sergent à la SQ confirme que les policiers font appliquer les lois de vitesse et de distance de la berge, qui est de 100 mètres.
Une distance qui demeure trop mince selon une étude réalisée par Yves Prairie de l’Université du Québec à Montréal rapporte que les bateaux de ce genre devraient se trouver à 300 mètres de la rive afin de limiter les dommages. «Les bateaux de type wakeboat causent un impact considérable sur le rivage lorsqu'ils passent à 100 mètres de la rive. Tous les passages à moins de 300 mètres ajoutent significativement de l'énergie aux vagues naturellement présentes», concluent les chercheurs.
La différence entre les wakeboats et les bateaux normaux est bien simple. Ce n’est pas la pratique du sport du wakeboard qui est dommageable, mais bien les vagues qui sont créées par ce genre de bateau. En effet, les bateaux se font remplir d’eau afin d’augmenter la grosseur de la vague et lorsque celle-ci frappe les berges, c’est à ce moment que les dégâts se font.
Difficile d’intervenir
M. Desnoyers affirme pour sa part que la plupart des lacs de la région n’ont même pas une superficie assez grande pour accueillir les wakeboat. « Si on doit calculer 300 mètres de chaque côté de la rive, ça fait 600 mètres de large, les lacs qui ont cette distance-là sont très rares », explique-t-il. « On a plus de suspension dans l’eau qu’on n’en a jamais eu », constate le maire en plus d’endommager les berges en favorisant l’érosion et en endommageant les quais.
La municipalité de Saint-Alphonse-Rodriguez envoie, chaque printemps, une lettre aux propriétaires de bateaux et d’habitations bordant un cours d’eau afin de rappeler l’importance de conserver l’état du lac et de respecter les règles de sécurité et les lois.
À Rawdon, le problème est aussi présent. Toutefois, selon le maire remplaçant, Raymond Rougeau, la solution se trouve dans la sensibilisation. « Il faut y aller avec le gros bon sens. C’est difficile d’avoir une loi pour un certain type d’embarcation, en sensibilisant les citoyens, on espère qu’ils comprendront », explique-t-il.
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