Les avortements sont plus nombreux dans Lanaudière

Par Caroline Murray-Daignault
Le récent rapport du directeur de la santé publique de Lanaudière révélait une augmentation continue des grossesses interrompues depuis 2000. Le taux d’avortements demeure supérieur à la moyenne québécoise.
Entre 2010 et 2012, il y a eu 1872 grossesses chez les 14-24 ans dans la région de Lanaudière. Parmi celles-ci, plusieurs ont été interrompues de façon volontaire. Selon le rapport du directeur de la santé publique de Lanaudière, 76 % des jeunes filles de 14 à 17 ans ont interrompu leur grossesse. Ce chiffre diminue lorsque l’âge augmente, passant à 64 % pour les 18-19 ans et à 36 % chez les 20-24. Le Dr.Trépanier précise que ces pourcentages sont supérieurs à celle de l’ensemble du Québec, et ce pour les trois groupes d’âge. « Il y a beaucoup plus de grossesses entre 20 et 24 ans qu’entre 14 et 17 ans. Toutefois, le nombre de grossesses interrompues chez les 20 à 24 ans demeure important », explique-t-il.
Un partenariat entre le CSSS de Lanaudière et les commissions scolaires de la région est mis sur pied depuis plusieurs années pour informer et éduquer les jeunes, du primaire au cégep. Jusqu’à présent, plus de la moitié des classes ont été visitées au niveau du primaire et du secondaire. Ce programme de prévention est encore en implantation. « C’est certain qu’on va se rendre à 100%, c’est notre but, mais c’est quelque chose qu’on veut implanter et que ce soit fait en continuité » explique le Dr.Trépanier.
« L’augmentation de grossesses interrompues coïncide avec la disponibilité du service qui a augmenté depuis 2000 », rapporte le Dr.Trépanier. « Je ne pense pas que ce soit considéré comme banal, mais quand on voit que des femmes peuvent y avoir accès à plusieurs reprises, on peut se poser la question », poursuit-il, lorsque questionné sur l’existence d’une possible corrélation entre l’accessibilité et le nombre d’avortements.
Cependant, il est étonnant de constater que la moyenne d’âge de la première relation sexuelle augmente continuellement, et ce, depuis près de 20 ans. Une étude faite sur l’ensemble des Canadiens révèle qu’en 1996-1997, 32 % des jeunes de 15 à 17 ans affirmaient avoir eu une relation sexuelle complète. Ce nombre augmentait à 70 % pour les 18-19 ans. En revanche, en 2009-2010, il passe à 68 % pour le même groupe d’âge, puis à 30 % pour les 15 à 17 ans.
Parallèlement, le Dr.Trépanier confirme que l’éducation de la sexualité en milieu scolaire est de plus en plus présente, ayant pour effet potentiel de retarder la première relation sexuelle et d’augmenter l’utilisation du condom et de la contraception.
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