89 personnes ont été impliquées dans des crimes sexuels

Par Guy Latour
Un total de 89 personnes se sont retrouvées devant les tribunaux entre le 1er octobre 2012 et le 30 septembre 2013 pour des crimes de nature sexuelle dans la région.
Selon les données compilées par le Journal de Montréal, 51 personnes ont été accusées, 31 ont été reconnues coupables et 5 ont été acquittées. Notons que deux personnes ont été libérées par la cour lors de la même période, portant le nombre de cas à 89.
Parmi ces dossiers, soulignons que 20 concernent des agressions sexuelles (3 coupables), 15 des attouchements sexuels (6 coupables), 10 concernent l’exhibitionnisme (7 coupables) et six sont liés à la pornographie juvénile (2 coupables).
Joliette se classait quatrième parmi les districts du Québec, pour le nombre de verdicts de culpabilité pour ce type d’infraction, après Montréal, Québec et Longueuil.
« Ces chiffres sont normaux si on compare aussi la grosseur du district. Joliette est un des plus gros au Québec », affirme Me Michel Leclerc, avocat criminaliste à l’aide juridique de Joliette.
Par ailleurs, une personne par 5344 habitants du district de Joliette a été reconnu coupable durant cette période. La concentration de délinquants sexuels était deux fois plus élevée que les districts de Trois-Rivières et Laval, et neuf fois plus élevé que celui de Terrebonne,
Sur 3344 dossiers de nature sexuelle traités en un an, à travers le Québec, 1501 se sont réglés. De ce nombre, 75% (1129) ont été des verdicts de culpabilité alors 16% sont des personnes qui ont été acquittés ou libérés des accusations portées,
Chertsey, Rawdon et Ste-Julienne
Selon l’analyse par adresse des accusés, c’est à Joliette que l’on retrouvait le plus grand nombre de personnes reconnues coupable ou accusé de crimes de nature sexuelle, avec 15, toujours entre le 1er octobre 2012 et le 30 septembre 2013.
Les municipalités de Sainte-Julienne (8), Rawdon et Chertsey (6 chacun) n’étaient pas très loin derrière. Cinq personnes de Notre-Dame-des-Prairies étaient accusées ou avait reconnu sa culpabilité pour ce type d’infraction contre deux seulement pour Saint-Charles-Borromée.
« Ce n’est pas très surprenant comme données. Ça reflète assez bien le contexte économique et social difficile de ces municipalités où il y a beaucoup de pauvreté », croit Michel Leclerc.
Selon les données, 12 dossiers impliquaient des personnes âgées de moins de 30 ans et 23 avaient plus de 60 ans. Le plus jeune était âgé de 20 ans et le plus vieux avait 74 ans.
Difficile de plaider ces causes
« C’est évidemment le type de cause qui sont les moins agréables. Il faut y aller avec respect pour les victimes», avoue Me Michel Leclerc.
Il ajoute aussi qu’il faut créer un climat de confiance avec le client que l’on représente devant les tribunaux lorsqu’on prépare un dossier.
«Ça prend cela pour que la personne accusée en vienne à raconter sa version des faits. Ce n’est pas facile de dire que l’on a commis tel geste ou d’avouer qu’on a agressé quelqu'un », précise-t-il.
La peur d’être jugé et d’être perçu négativement par le public est une des raisons qui expliquent parfois la réticence des accusés à se confier à leur avocat.
« Dans ma pratique, j’essaie de faire preuve d’empathie et de respect envers mon client. Il faut que le processus judiciaire se fasse le plus sereinement possible pour tous les intervenants», a-t-il conclu.
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