Les pompiers doivent répondre à 25% de fausses alertes

Par Mathieu Ferland
Selon les plus récentes données disponibles, les services des incendies de la région peuvent effectuer jusqu’à 25 % de leur sortie à cause de fausses alertes. Une situation qui est dénoncée par les pompiers de la région.
« Les gens voient encore très souvent l’intervention des pompiers comme une banalité », affirme un sapeur de la région de Lanaudière qui a tenu à garder l’anonymat. Selon des chiffres fournis par la Ville de Joliette, il y a eu 28 sorties pour des alarmes non fondées uniquement lors du mois de décembre 2013. Ce pourcentage représente 36 % des interventions effectuées par les pompiers de Joliette lors de ce seul mois. En novembre 2013, ce chiffre s’élevait à 21 %.
Du côté de Saint-Charles-Borromée, le directeur du service des incendies, Jacques Fortin, annonce que 134 « fausses alertes » ont été signalées pour l’ensemble de son territoire. « « C’est carrément trop », souligne M. Fortin, dont les effectifs couvrent neuf municipalités. Il ajoute que ce nombre a augmenté en 2013, alors que la moyenne des dernières années pour son territoire se situe à 124,4 alertes.
Ces sorties pour alertes non fondées ont par ailleurs coûté près de 30 000 $ en 2013. « On calcule entre 300 et 500 $ par sortie lors de ces alertes », précise le directeur, avant d’ajouter que ces sorties pourraient mettre des gens en danger. « C’est un risque énorme à chaque fois », poursuit Jacques Fortin, qui rappelle que les pompiers sont fréquemment appelés comme premiers répondants sur les lieux d’un accident, et qu’un retard causé par une fausse alerte peut s’avérer crucial pour une personne blessée.
Système déficient?
Le chef des pompiers de Saint-Charles-Borromée affirme que les systèmes d’alarme sont trop souvent à l’origine de ces fausses alertes. « Le système est carrément mal fait », a-t-il déclaré. Selon M. Fortin, le processus d’appels des diverses centrales visant à s’assurer de la validité de l’alerte est la cause principale des déplacements non fondés des pompiers. Lors d’un signalement d’incendie, la centrale communique dans la minute qui suit avec le client. Une absence de réponse entraîne généralement le déplacement des pompiers sur place.
Du côté de l’entreprise Alarme Desmarais, basée à Joliette, on précise que chaque client ou compagnie est géré d’une manière bien précise. « Certaines personnes vont demander un appel de vérification, d’autres exigent que les pompiers se déplacent immédiatement », explique Richer Roy, gérant de service de l’entreprise. Il réfute carrément les arguments du directeur de Saint-Charles-Borromée sur le sujet.
Travailler de concert avec les citoyens
Le service des incendies de Saint-Félix-de-Valois et son directeur ont apporté un tout autre son de cloche à cette problématique. Selon Daniel Laviolette, ce genre d’alerte est très rare sur son territoire. Sans avancer de chiffre précis, le directeur explique qu’un système de double vérification a été mis en place afin d’éliminer ce genre de fausse alerte.
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