Manawan veut reprendre le contrôle de son éducation

Par Caroline Murray-Daignault
Les communautés autochtones du Québec revendiquent depuis longtemps l’appropriation de certains services gouvernementaux, notamment l’éducation.
Ils se sont d’ailleurs prononcés contre la réforme de l’éducation dans les réserves autochtones en février. Cette réforme proposée par le premier ministre du Canada reconnaît le contrôle des nations autochtones sur l'administration de leur système scolaire, mais Ottawa fixera les normes d'enseignement, une décision que déplore le chef Gilbert Whiteduck, porteur du dossier d'éducation à l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador. Les premières nations du Québec fortement en opposition contre le projet de loi veulent reprendre le contrôle de l’éducation de leurs enfants.
Du côté de la réserve de Manawan, situé dans le nord de Lanaudière, les principaux dirigeants de l’éducation de la réserve cherchent aussi à se réapproprier leur éducation. « On a une vision différente, une histoire différente, on veut l’enseigner à nos élèves et notre réalité est différente, on doit adapter notre éducation », lance d’emblée le directeur de l’école secondaire de Manawan, Guillaume Vollant.
À la direction de l’école rassemblant un peu plus de 250 élèves, depuis deux ans, Guillaume Vollant marche sur des œufs en parlant du dossier de l’éducation. « On fait du mieux qu’on peut, ce n’est pas qu’on se plaint tout le temps, mais c’est notre réalité, on vit ces choses-là. Le but c’est d’améliorer ce que les jeunes ont, pas de se plaindre », lance-t-il en faisant référence aux nombreuses contestations envers les demandes des autochtones.
« En tant que directeur d’école j’ai des grands besoins et si on nous donnait ces moyens-là, on les mettrait en place et on augmenterait le taux de réussite des élèves », explique Guillaume Vollant.
La ministre de l’Éducation du Québec, Marie Malavoy, n’a pas voulu commenter le dossier.
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