Le Journal fait une incursion dans ce milieu

Par Louis-Antoine Lemire
Fanny Bernard et Marie-Christine Doyon ont vécu des moments difficiles dans leur jeunesse. Aux prises avec des parents qui consommaient , les deux jeunes femmes ont dû subir le jugement des autres pendant plusieurs années avant de s’apercevoir que leur passage dans la famille d’accueil de Lucie Corneillier et Michel Laurin a littéralement changé leurs vies.
Les parents de Fanny étaient toxicomanes. Comme ils n’étaient pas toujours en état, cette dernière a dû changer à l’âge de deux ans, la couche de sa sœur cadette à plusieurs reprises « Mes parents étaient souvent absents. Nous pouvions passer une semaine sans manger », a déploré Mme Bernard, qui considère qu’elle ne serait plus de ce monde si la DPJ n’était pas intervenue. Selon elle, ses parents n’ont jamais été capables de s’occuper convenablement d’eux. «Dans mon livre à moi, quand tu fais des enfants c’est pour les aimer et les élever et non les laisser à eux-mêmes », a-t-elle exprimé.
Pour sa part, Marie-Christine a dû subir les conséquences de la séparation de ses parents. Comme son père n’était plus en mesure de s’occuper d’elle, la jeune femme s’est fait placer en famille d’accueil. « J’en voulais à mon père. Dans ma tête de petite fille, je pensais que mon père m’avait abandonné. Je pensais que je n’étais pas importante à ses yeux », a dit Mme Doyon, qui croyait à l’époque qu’elle n’avait pas à subir les erreurs de son père. Cette dernière mentionne que son passage dans sa deuxième famille d’accueil a été plus difficile étant donné que cette famille était très croyante. « Je devais obligatoirement lire la bible tous les jours », a dit Mme Doyon. De plus, sans rentrer dans les détails, elle ajoute qu’elle a été victime de violence verbale et physique à cet endroit.
Changement
À l’âge de trois ans, Mme Bernard a été placée chez Michel et Lucie (voir autre texte). Celle qui a pu compléter ses études secondaires, mentionne qu’elle ne serait jamais devenue la femme qu’elle est présentement, sans eux. « Je n’ai jamais manqué de rien. Ce sont mes sauveurs », a affirmé Mme Bernard, qui considère Michel et Lucie comme ses parents. Quant à elle, Mme Doyon considère que l’encadrement de Michel et Lucie lui a permis d’avoir confiance en elle tout en la motivant à poursuivre ses études. À l’heure actuelle, elle est la propriétaire d’une garderie qui compte six enfants.
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