Ils ont ouvert leur porte à plus de 60 jeunes

Par Louis-Antoine Lemire
Demeurant dans un secteur où le nombre d’enfants était restreints, Michel Laurin et Lucie Corneiller ont décidé de devenir famille d’accueil en accueillant pas moins de sept enfants, il y a quelques années pour que leurs filles puissent jouer avec des jeunes de leur âge.
Le couple, qui a accueilli une soixantaine de jeunes à ce jour, s’est donné comme mandat de leur apporter du bonheur et du réconfort afin qu'ils se sentent appréciés. « Souvent, ils ont été ignorés par leurs proches. Nous prenons le temps de les écouter », a affirmé M. Laurin. Sans jeter le blâme sur les parents, il constate que les jeunes arrivent démolis et révoltés. Ils doivent, dans un délai restreint, redonner confiance aux filles pour qu’elles puissent reprendre leurs vies en main. « Certaines filles restent quelques semaines avec nous. C'est difficile d'établir une relation », ont-ils reconnu. Selon Mme Corneillier, certaines filles retrouvent leur nid familial prématurément. « Parfois, les problèmes reviennent quelques semaines après leur retour avec leurs parents », a-t-elle constaté.
Pour leur part, Lyne Gauthier et son conjoint ont commencé par adopter l’enfant de la cousine de ce dernier. Par le fait même, elle est entrée en contact avec les intervenants de la DPJ qui lui ont demandé si elle voulait devenir famille d’accueil. Offre qu’elle a refusée au départ. Toutefois, un jour, une intervenante l’a appelée pour savoir si elle pouvait la dépanner en accueillant un enfant pendant quelques jours. « Je me suis attachée et j’ai décidé de garder la petite fille », a souligné Mme Gauthier. Selon elle, chaque enfant mérite une chance dans la vie.
Difficulté
Mme Gauthier a déjà effectué un remplacement d’un mois pour donner un répit à une mère qui était épuisée. Cet épisode n’a pas été de tous repos, car l’enfant avait un problème de comportement. « Si on lui refusait quelque chose, elle se mettait à hurler prétextant qu’on l’a battait », a expliqué Mme Gauthier. Quant à eux le couple Laurin-Cornellier mentionne qu’ils doivent gérer quelques crises entre les filles.
Études
M. Laurin souhaiterait que le gouvernement accepte que les jeunes de 18 ans aux études puissent continuer de demeure en famille d’accueil. Selon lui, certaines filles avaient les aptitudes nécessaires pour poursuivre leurs études, mais sans encadrement, c’était difficile pour elle. « À 18 ans, on leur dit arrangez-vous », a-t-il déploré.
Un support nécessaire
Selon l’agent de communication des Centre jeunesse de Lanaudière, Mathieu Marsolais, 439 enfants vivent au sein d’une famille d’accueil actuellement, sur les 1542 jeunes pris en charge par les Centres jeunesse de Lanaudière. Il explique que les enfants qui doivent être retirés à court, à moyen ou à long terme ont besoin de protection en raison des problématiques de négligence, d’abus, d’abandon ou de troubles de comportement vécues dans leur milieu de vie naturel. Ce dernier considère que les familles d’accueil jouent un rôle primordial auprès des enfants et des jeunes en difficulté. Selon ses chiffres, environ 6000 enfants à la grandeur de la province vivent au sein des familles d’accueil.
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