Des pharmacies enfreignent la loi

Par Mathieu Ferland
Plusieurs pharmacies de Lanaudière sont en infraction du code de déontologie des pharmaciens du Québec. L’affichage de toute forme de solde ou de rabais sur les médicaments étant prohibé, le Journal a entrepris une tournée des pharmacies de la région et a constaté qu’aucune de celles visitées ne respectait cette règle.
Le Journal a visité 18 pharmacies du nord de Lanaudière et a constaté que chacune d’elles enfreignaient l’article 98 du Code de déontologie des pharmaciens du Québec.
Cet article stipule que toute annonce d’un rabais, d’une ristourne, d’un cadeau ou de tout autre avantage est strictement interdite concernant des médicaments. Les 18 pharmacies visitées, de sept bannières différentes, affichaient toutes des rabais sur les médicaments, qu’il s’agisse de médicaments pour le rhume (tant pour adulte que pour enfant) que d’acétaminophène.
Interrogée à cet effet, Manon Lambert, directrice générale de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ), souligne que la disposition peut ne pas avoir été bien comprise. « Nous avons fait une relance auprès des chaînes et des bannières pour s’assurer que les corrections seraient apportées », ajoute Mme Lambert. Selon elles, le public devrait voir la situation être corrigée au cours des prochaines semaines.
La faute au marketing?
« Ce genre d’affichage est très souvent une initiative des divers départements de marketing », explique Manon Lambert. La directrice générale de l’OPQ précise toutefois que le but de l’exercice n’est pas d’empêcher le client d’obtenir le meilleur prix possible sur les médicaments, mais bien d’enrayer l’incitatif et le sentiment d’urgence dans l’achat de ces derniers.
Conscient du problème
La forme actuelle du Code de déontologie de déontologie des pharmaciens du Québec a été adoptée en 2008. Le Journal a posé la question à Manon Lambert à savoir pourquoi personne n’a remarqué le problème avant aujourd’hui. Selon elle, « toutes les explications n’ont pas été données quant à cette disposition bien précise », ajoutant que l’ancienne version était peut-être plus claire.
Sous le couvert de l’anonymat, un pharmacien de la région a cependant déclaré qu’il s’agissait là d’un problème connu de tous. « Presque tout le monde est au courant, mais ce n’est pas le pharmacien qui a le contrôle sur sa publicité. »
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.