Un jeu vidéo classé pour adulte est vendu aux mineurs

Par Mathieu Ferland
Le jeu vidéo Grand Theft Auto V, qui a battu des records de vente à travers le monde, a vu un nombre important de ses copie être vendu à des jeunes de moins de 17 ans, âge requis pour en faire l’acquisition
« C’est un jeux qui va soulever la controverse dans les prochaines semaines », a déclaré un détaillant de Joliette qui souhaite demeurer anonyme. Le jeu, qui a atteint les 800 M$ de recettes lors de sa première journée de vente (17 septembre) est destiné à un public de 17 ans et plus, notamment pour sa violence extrême et une sexualité explicite omniprésente. Le Journal a constaté, à plusieurs reprises, la vente du jeu à des mineurs, leur posant même la question. Lorsqu’interrogés sur le classement, la plupart d’entres eux ont simplement répondu que c’était là l’attrait principal du jeu.
Du côté de la chaîne de magasins EB Games, on nous assure que les succursales adhèrent toutes au classement ESRB de l’industrie du jeu vidéo et qu’en aucun moment un produit destiné à un public de 17 ans et plus ne serait vendu en infraction. « En théorie, les détaillants adhèrent de manière volontaire et appliquent la loi », souligne Sébastien Létourneau, superviseur chez EB Games.
Chez Microplay, on assure que le classement est appliqué, de la même manière que la loi sur la boissons et les cigarettes. Des pièces d'identités seraient même demandé aux personnes ayant l'air de moins de 17 ans.
Le Journal s’est également entretenu avec des employés de diverses bannières, qui ont tous confirmé que le classement du jeu devait être pris très au sérieux. « C’est la première fois que l’industrie et le public font face à un jeu comme celui-là », explique un employé, qui insiste sur le réalisme et l’omniprésence de la violence et de la sexualité, parfois explicite. « C’est une règle qui a souvent été suggérée, mais jamais vraiment appliquée », souligne un autre.
Une loi antédiluvienne
Selon Ariane Gaudreault, porte-parole pour la Régie du cinéma, la loi qui régit la location de films et de jeux vidéo au Québec est carrément inadaptée à l’industrie. « C’est une disposition qui a été instaurée avant même l’apparition du jeu vidéo », explique-t-elle, avant d’ajouter que les commerçants n’ont pas l’obligation d’appliquer cette loi. « C’est laissé au bon jugement des parents. » Mme Gaudreault souligne que la Régie du Cinéma a émis de sérieuses préoccupations à ce sujet depuis de nombreuses années, avec pour réponse qu’il est difficile de modifier une loin déjà établie.
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