Un citoyen veut que la Ville revienne sur sa décision

Par Mathieu Ferland
Un citoyen de la rue Pouliot, à Joliette s’est battu des mois pour que la Ville installe un stop au coin de sa rue. Deux ans plus tard, ce même arrêt obligatoire sera enlevé parce que, selon la Ville, les automobilistes ne le respectent pas.
« Ils m’ont dit que parce que les gens ne faisaient pas leur stop, ils allaient le retirer pour ne pas créer de faux sentiment de sécurité », fulmine Sylvain Saint-Jacques, qui demeure sur la rue Pouliot depuis 2010.
Le citoyen soutient qu’un représentant de la Ville lui a signifié que des plaintes avaient été déposées à cet effet et qu’il valait mieux supprimer l’arrêt obligatoire. « Si on se fie à cette logique, aussi bien enlever tous les stops de Joliette », ajoute M. Saint-Jacques, qui ajoute que si, effectivement, les contrevenants sont nombreux, le ralentissement que provoque cet arrêt est suffisant pour assurer une forme de sécurité. « Au moins ils ralentissent », s’exclame le petit garçon de M. Saint-Jacques, âgé de sept ans. Le jeune garçon ajoute faire preuve de prudence lorsqu’il se promène à vélo dans le quartier, chose que ses parents hésitaient à lui permettre avant l’arrivée du stop.
Selon M. Saint-Jacques, la Ville procèderait à l’installation de bacs à fleurs afin de ralentir la circulation, une solution qui ne lui convient pas. « Le pire moment c’est l’hiver, les bacs ne vont rien changer. »
Dangereux avant le stop
« Le premier hiver ici était carrément l’enfer », explique Sylvain Saint-Jacques, qui demeure au coin des rues Pouliot et Albert-Lussier, à Joliette. Si lors de la saison estivale, la situation se résumait à des virages pris à trop grande vitesse et à des crissements de pneus, l’hiver, les voitures devenaient une véritable menace. « Avant qu’ils ne posent le stop, j’ai vu des voitures rouler carrément sur mon terrain ou ramasser mes poubelles », explique le citoyen, qui a craint longtemps de voir un accident impliquer des membres de sa famille et des conducteurs trop téméraires.
M. Saint-Jacques a amassé près d’une soixantaine de signatures en faisant circuler une pétition afin de conserver cet arrêt obligatoire.
La Ville de Joliette remplacera un stop par un bac à fleurs
« C’est un secteur très controversé », explique le maire de Joliette, René Laurin. L’intersection des rues Albert-Lussier et Pouliot a fait l’objet, depuis 2010, de plusieurs demandes citoyennes concernant la circulation et la présence d’un arrêt obligatoire à cette intersection. Ce même arrêt, installé à l’été 2011, sera supprimé en août prochain pour faire place à un bac à fleurs, installé là afin de ralentir la circulation. M. Laurin justifie cette décision en disant que ce qui incite les automobilistes à la vitesse est notamment la largeur des rues, et que la présence du bac contribuera à la diminution de la marge de manœuvre des conducteurs.
Il ajoute qu’au départ, le stop avait été installé afin de satisfaire un premier groupe de citoyens qui avaient réclamé sa présence. « Même si les données étaient insuffisantes pour justifier sa présence, nous sommes allé de l’avant », souligne René Laurin.
Très mal reçu
Le maire de Joliette ajoute que l’arrêt obligatoire a été très mal reçu par d’autres citoyens qui ont formulé des plaintes à cet égard. « L’arrêt était perçu comme une incitation à la désobéissance et trop de gens ne le respectaient pas », souligne M. Laurin, qui a décidé de trancher pour une solution qui pourrait convenir aux deux partis. .
La nouvelle tendance
Pour le sergent Martin Melançon, de la Sûreté du Québec, la solution préconisée par la Ville est excellente. « Ça oblige les gens à ralentir et le flot de circulation devient sécuritaire », explique M. Melançon, qui ajoute que cette solution est de plus en plus préconisée par les municipalités. Lui et René Laurin sont du même avis alors que selon eux, les délinquants sont presque toujours des résidents du secteur. « Les gens vont finir par adapter leur conduite, même lorsque ces bacs seront retirés pour l’hiver », souligne le sergent Melançon.
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