L'inquiétude se fait sentir dans Lanaudière

Par Mathieu Ferland & Louis-Antoine Lemire
Les élus et intervenants de la région de Lanaudière sont inquiets à la suite de l’innommable tragédie ferroviaire survenue à Lac-Mégantic. Malgré les mesures d’urgence déjà prévue, plusieurs se demandent quelles sont les chances de voir une telle catastrophe se produire sur le territoire lanaudois.
« C'est une inquiétude que nous n'avions pas avant, et nous allons faire et refaire nos devoirs », a annoncé le maire de Saint-Paul, Alain Bellemare. Ce dernier a souligné que l’on retrouvait beaucoup de transport de matière dangereuse sur son territoire, notamment du gaz propane et des produits pétroliers lourds. « Il faut s’arrêter et se poser des questions. »
Même son de cloche du côté de la ville de Notre-Dame-des-Prairies, où le maire Alain Larue a organisé, le 8 juillet, une réunion afin de revoir les mesures d’urgence déjà en place. « Nous voulons voir comment être proactifs dans le dossier ».
De son côté, le maire de Joliette, René Laurin, certifie que si jamais une tragédie comme celle du Lac- Mégantic, se produit un jour à Joliette, l’agglomération a déjà un plan d’urgence en œuvre qui permettrait d’intervenir pour quelque soit l’événement qui se présenterait. Ce dernier mentionne que le risque qu’un accident semblable survienne à Joliette, ne s’est pas amplifié depuis la catastrophe « Il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure », a fait savoir M. Laurin. Toutefois, il reconnaît que la Ville de Joliette s’assurera que les voies ferrées sont bien entretenues et que la règlementation pour les passages à niveau est bien respectée.
Quant à elle, la députée de Manon Perreault juge que le ministre fédéral de la Sécurité publique, Vic Toews, a démissionné à un bien drôle de moment avec la situation qui prévaut à Lac-Mégantic. D’ailleurs, elle aurait préféré que le premier ministre Harper soit moins formalisme lors de son allocution dans la région dévastée. « J’ai été déçu de l’entendre dire qu’il allait regarder ce qu’il se faisait via des programmes. J’aurais préféré qu’il préconise une approche plus humaine », a souligné Mme Perreault.
Des pompiers dans l’ignorance
Le directeur du service des incendies de Joliette, Carl Gauthier, soutient que les pompiers ne sont pas nécessairement au fait de toutes les matières qui passent sur les chemins de fer. Ce dernier avoue avoir toujours été préoccupé par les trains et les camions qui transportent des matières dangereuses. Le directeur pense que le travail des pompiers serait facilité en cas de catastrophe, s’ils étaient au courant des matières qui sont transportées « Ce serait un élément supplémentaire qui nous aiderait lors de possibles interventions », a-t-il soutenu.
Son homologue de Saint-Charles-Borromée, Jacques Fortin, a tenu sensiblement le même discours, alors qu’il a souligné que seule la compagnie Bell Gaz, basée à Notre-Dame-de-Lourdes, affichait une transparence exemplaire à l’endroit des pompiers de la région. Des mesures sont prévues en cas d’accident impliquant du propane. Par contre, M. Fortin soutient que dans le cas d’une catastrophe similaire à celle survenue à Lac-Mégantic, le personnel de la région ne serait pas mieux outillé que les autres. « Si ça saute, nous n’aurons pas l’air plus intelligent. » Il souligne également que les autres compagnies n’informent jamais les pompiers du type de chargement. « Ça peut être n’importe quoi qui transite dans ces wagons. »
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