Une répartitrice du 9-1-1 qui doit jouer aux sage-femmes

Par Louis-Antoine Lemire
Répartitrice médicale d’urgence depuis 11 ans, Cathy Savignac, originaire de Saint-Charles-Borromée a assisté trois mamans lors de leur accouchement, et, ce par téléphone
Sa dernière aventure particulière est survenue il y a trois semaines, lorsqu’une dame de Mascouche a appelé le 911, car elle avait des contractions depuis la matinée. Comme son conjoint était allé porter son enfant à la garderie, la femme était désemparée au téléphone, a raconté Mme Savignac. « Ça allait trop vite pour elle », a soutenu la répartitrice, qui lui a demandé si elle pouvait voir ou sentir une partie du bébé. Elle lui a alors dit qu’elle sentait la tête de son enfant. « Elle avait des contractions aux deux minutes, je lui ai dis de pousser », a expliqué Mme Savignac. Lorsque les services d’urgence sont arrivés sur place, le poupon avait déjà vu la lumière du jour. « Le bébé était en pleine forme », a mentionné avec fierté le directeur général de la Corporation des partenaires pour les communications santé des Laurentides et Lanaudière, Yannick Tourigny.
Jamais deux sans trois
Même si c’était la troisième fois, qu’elle assistait une maman lors de son accouchement au téléphone, Mme Savignac a avoué qu’elle se sent toujours nerveuse lorsque ce type d’événement survient, car les moments où les répartiteurs se rendent jusqu’au terme de l’accouchement sont particulièrement rares. Toutefois, elle juge que le protocole très précis que les répartiteurs doivent respecter lors des accouchements a été grandement utile. « Ça ne se passe pas toujours comme on veut, mais cette fois-ci, ça s’est très bien déroulé », a affirmé la répartitrice, qui ajoute que le fait d’être elle-même maman l’aide à gérer ce type de situation.
Défi
Par contre, le travail de répartiteur médical d’urgence n’amène pas que des moments réjouissants, selon Mme Savignac. «À 99 % du temps nous devons négocier avec des gens malades où qui sont près de mourir », explique-t-elle. Son directeur ajoute que 80 % des appels reçus par la centrale sont urgents. Il soutient que son équipe répond à 95 000 appels par année, pour la région de Laurentides-Lanaudière. Malgré le fait qu’elle ait à faire face à des situations difficiles, Mme Savignac considère qu’elle doit toujours garder son sang-froid. « Si je n’ai pas le contrôle de la situation quand une personne appel pour de l’aide, l’individu sera encore plus énervé », souligne-t-elle. Cette dernière croit qu’elle doit être emphatique sans toutefois se mettre à la place de la personne qui vit un moment difficile. « On ne doit pas voir les gens comme quelqu’un qui est en train de mourir, mais bien comme une personne qui a besoin d’aide », a conclu Mme Savignac.
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