Les écoles sont en mode surveillance

Par Mathieu Ferland
Les écoles de la région de Lanaudière sont aux aguets concernant une catégorie de pages Facebook qui a mené à plusieurs débordements partout au Québec. Les pages Spotted, destinée au flirt anonyme, est devenue un véritable casse-tête pour bien des écoles alors que l’intimidation a pris la place de la séduction.
« Nous sommes présentement en veille technologique », assure Robert Cyr, directeur général de l’Académie Antoine-Manseau. Ce dernier indique qu’aucune plainte pour intimidation n’a été portée officiellement à la direction jusqu’à présent, mais que des interventions ont tout de même été faites lors de certains débordements. « C’est très difficile de contrôler ce qui se dit sur le web », souligne M. Cyr, qui ajoute que bien qu’une page Spotted fonctionne sous le couvert de l’anonymat, la direction réussit presque toujours à remonter à la source.
Du côté du Collège Esther-Blondin, le directeur Stéphane Mayer indique que la situation est relativement calme depuis plusieurs semaines, et qu’il ne souhaitait pas accorder trop d’importance à ce phénomène. « On ne tient pas à réveiller l’ours endormi », explique M. Mayer. Une première page Spotted attachée au collège situé à Saint-Jacques a cependant déjà été fermée.
La Commission scolaire des Samares apprivoise encore le phénomène qu'elle considère encore nouveau. Diane fortin, directrice adjointe au communications souligne par ailleurs que les médias sociaux ne sont pas accessibles par le matériel informatique de la commission scolaire. Selon elle, aucun cas de menaces ou de propos diffamatoire n 'ont été rapportés en lien avec ces pages.
Un enseignant de l’école secondaire Pierre-de-Lestage, à Berthierville, a cependant révélé que la page attachée à l’école était surveillée par la direction à la suite de commentaires déplacés à l’endroit de membres du corps professoral.
Moins de 10 plaintes par an
« On reçoit très peu de plaintes à ce sujet », explique le sergent Martin Melançon, de la Sûreté du Québec de la MRC Joliette. Ce serait en fait moins de 10 plaintes pour intimidation qui seraient déposées annuellement. Il explique que d’ordinaire, les cas d’intimidation se règlent à l’intérieur de l’école. « Très souvent, les parents ne sont même pas au courant ou vont même jusqu’à diminuer l’impact des gestes de leur enfant », poursuit le sergent Melançon. Selon lui, les parents ne devraient jamais hésiter à faire appel à la police lorsque les cas d’intimidation se poursuivent malgré les interventions du milieu scolaire.
Victime d’une bonne idée
Mélissa, 15 ans, vient d’emménager dans la région de Joliette après avoir débuté son secondaire dans le secteur de Québec. À son ancienne école, elle a été la cible de remarques déplacée, principalement sur son apparence physique. « Ce n’était plus vivable », explique-t-elle avant de souligner que même si l’application est anonyme, les personnes ciblées sont toujours reconnues. « C’est plate de voir qu’une bonne idée comme Spotted peut être utilisée pour écoeurer le monde.»
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