Le nombre d'avortements est en hausse dans la région

Par Louis-Antoine Lemire
Le nombre de femmes ayant subi une interruption volontaire de grossesse, IVG, a augmenté dans la région passant de 1653 en 2007-2009 à 1799 pour la période entre 2010-2011, selon les chiffres de l'Institut de la statistique du Québec et de la Régie de l'assurance maladie du Québec.
Contrairement à l'ensemble du Québec, le taux d'IGV dans la région n'a pas diminué au cours des dernières années. Les taux d'IGV chez les femmes lanaudoises de 14 à 29 ans sont statistiquement supérieurs à ceux du reste du Québec.
Ce constat inquiète le pharmacien de la pharmacie Jean Coutu de Joliette, Fernand Normand. Selon lui, il existe une panoplie de méthodes pour éviter qu'une personne soit forcée de se faire avorter, comme le préservatif, les injections et la pilule contraceptive.
D'ailleurs, il conseille fortement aux femmes de prendre leur pilule quotidiennement, à la même heure, pour qu'elle soit plus efficace, car les ingrédients actifs ont beaucoup diminué dans celle-ci, a expliqué le professionnel. «Les concentrations étaient beaucoup plus fortes quand j'ai commencé à pratiquer», précise-t-il.
Ce dernier croit que certaines personnes préfèrent opter pour l'avortement comme moyen de contraception. À son avis, il faut que les gens se responsabilisent. «L'avortement devrait être utilisé seulement dans des cas exceptionnels», a souligné le pharmacien.
Action ciblée
Le taux d'IVG le plus élevé est observé chez les femmes âgées de 18 à 24 ans. Des chiffres qui n'étonnent pas les professionnels de santé publique de Lanaudière, Marie-Andrée Bossé et André Guillemette. «Le pic de fertilité chez les femmes est entre 19-25 ans. De plus, c'est à cet âge où elles deviennent plus actives sexuellement », disent-ils.
Pour améliorer la situation, une ordonnance collective de contraception hormonale a été mise en place par la santé publique depuis 2009 dans les CSSS et les centres jeunesse. Cette initiative permet aux infirmières formées d'instaurer pour six mois une contraception hormonale chez les femmes en bonne santé. «Concrètement, ça veut dire que les femmes ne doivent pas voir de médecin pour obtenir la contraception», a dit M. Guilemette.
D'ailleurs, l'ordonnance améliorée sera adoptée prochainement, ce qui permettra aux infirmières d'initier la contraception pour un an et le stérilet.
Les naissances demeurent stables
Bien que le nombre d'interruptions volontaires de grossesse est plus élevé dans la région, le volume de naissance a paradoxalement augmenté dans les MRC de Joliette, de Montcalm et de l'Assomption, selon les chiffres de l'Institut de la statistique du Québec.
Dans les autres municipalités, le nombre de naissances a légèrement diminuée. Au total, le nombre de naissance a diminué de moins de 1 % en 2012 par rapport à 2011.
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