Les commerçants jugent la loi trop sévère

Par Mathieu Ferland & Guy Latour
Des commerçants de Joliette en ont assez de la règlementation que leur impose la Ville concernant l’affichage dans leurs vitrines, une règlementation qu’ils jugent trop sévère et illogique.
« Ça n’a aucune logique », déclare Marco Mainville, propriétaire de la boutique FutureTec, située à Joliette. Pour ce dernier, la politique concernant l’affichage commercial va trop loin et le brime sévèrement. Les commerçants de Joliette ne doivent pas afficher leurs coordonnées téléphoniques de même que leur site web, en plus de ne pas occuper plus de 20% de leur vitrine avec de l’affichage. « Les gens qui passent devant ma boutique ne peuvent pas savoir ce que je fais. »
Sophie Gauthier, propriétaire du salon de coiffure Maxime depuis maintenant 15 ans, sur le boulevard Firestone, déplore elle aussi les agissements de la Ville. « Si les gens voient mon numéro de téléphone, je deviens plus accessible. »
Le directeur du département publicité pour Kia, Yanick Lecours, explique quant à lui que bien que le concessionnaire du groupe Dusablon se soit plié aux règles, il considère que la politique de la Ville est très contraignante. « Si la Ville veut revoir sa règlementation et le faire de concert avec ses commerçants, ce serait une très bonne chose. »
Une question d’esthétisme
« On me force à retirer les néons de ma vitrine, quelqu’un peut me dire ça change quoi? », clame Mario Durieux, propriétaire de la boutique Centre d’échange de Joliette. L’entreprise du boulevard Firestone a reçu un avis le sommant de retirer l’éclairage disposé dans la devanture de son commerce. Même son de cloche au salon de coiffure de Mme Gauthier. « On m’a simplement informé que c’était une question d’esthétisme. »
Un ralentissement économique
Le Journal s’est entretenu avec une entreprise spécialisée dans le lettrage pour vitrine. Le propriétaire, sous le couvert de l’anonymat, a souligné que cette situation entraînait un important ralentissement économique pour les commerçants. Selon lui, les nombreuses contraintes imposées par la Ville peuvent retarder l’affichage d’un commerce de plusieurs semaines et mettre en péril sa santé financière. Il cite en exemple une commerçante pour qui il a conçu une enseigne tout récemment, et dont la Ville a approuvé l’installation plus d’un mois après l’ouverture du commerce. « Elle a connu un départ lamentable et n’a pas été en mesure de me payer avant plusieurs semaines.»
Pour le maire de Joliette, presque la majorité des commerçants de Joliette se sont conformés à la réglementation sur l’affichage.
« Ceux qui étaient fautifs ont été avisé par la ville. La plupart d’entre eux ont apporté les correctifs nécessaires afin d’être conforme », a-t-il indiqué en entrevue téléphonique.M.Laurin ajoute que « nul n’est exempt de se conformer à cette réglementation ». Le maire souligne que la ville a dépensé des millions de dollars, au cours des dernières années, afin de rendre l’endroit accueillant et propre.
« C’est à l’avantage de tout le monde d’avoir un affichage de qualité qui répondent à des critères de haut de gamme », a-t-il précisé.
Selon lui, entre 80 et 90% des commerçants se sont conformés jusqu’ici. « La réglementation a été faite en collaboration avec l’association des commerçants du centre-ville et ceux-ci étaient parfaitement d’accord avec notre politique », a-t-il conclu.
De son côté, la Société de développement du Centre-Ville a rappelé qu’environ 70 commerçants avaient participé à une assemblée de consultation il y a quelques années et plusieurs avaient suggéré des amendements à cette réglementation.
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