« Nos enfants sont traités comme du matériel! »

Par Mathieu Ferland
Des parents d’élèves de niveau primaire sont en furie. Résidant dans ce qui est qualifié de « zone tampon » par la Commission scolaire des Samares, ils n’ont d’autres choix que de voir leurs enfants transférés vers d’autres écoles d’une manière qu’ils qualifient d’inacceptable.
« Nos enfants sont traités comme du matériel », racontent Rosalie Marion, mère d’une petite fille qui a été transférée, avant de débuter son primaire, en compagnie de 14 autres élèves. « Ma fille était inconsolable », raconte Mme Marion.
Même son de cloche pour Josée Bouchard, qui a vu son fils de huit ans subir le même sort. « À la commission scolaire, on m’avait promis que Félix resterait à la même école pour l’ensemble de son primaire », souligne Mme Bouchard.
Mère de trois enfants, Virginie Hébert a quant à elle vu son aîné être transféré trois fois en trois ans.
Manque de respect
« Chaque fois que j’ai demandé des informations ou des précisions à la commission scolaire, ils sont toujours restés très vagues dans leurs réponses », fustige Rosalie Marion.
« J’ai dû organiser moi-même la visite de l’école où allait être transféré mon enfant », explique Josée Bouchard, furieuse. Son fils étant transféré au pavillon Sainte-Marie, Mme Bouchard a aussitôt contacté l’établissement afin d’inscrire son fils à la visite d’intégration. « Ils m’ont répondu qu’ils ne faisaient pas de visite à Sainte-Marie, que je devais m’organiser ». Voulant dénoncer la situation à la direction de la commission scolaire, Josée Bouchard se serait fait suggérer d’écrire à son commissaire. « Ils m’ont dit, écrivez à votre commissaire, ça ne changera rien à la situation, mais ça va vous faire du bien. »
Se tourner vers le privé
La majorité des parents interrogés ont avoué qu’a la suite de cette expérience, ils se sont ou vont se tourner éventuellement vers le privé. Pour Rosalie Marion, c’était la seule solution pour que sa fille ait un cheminement scolaire adéquat. « C’est dommage qu’on ait à penser de cette manière », ajoute Virginie Hébert.
Alors que plusieurs parents se plaignent du traitement réservé à leurs enfants victimes de transferts administratifs, la Commission scolaire des Samares a tenu à faire le point sur cette règlementation qui ne semble pas plaire à tous.
« Les zones tampons sont toujours un dossier très complexe », explique Sylvie Anctil, directrice générale de la commission scolaire. Malgré le développement immobilier survenu lors des dernières années dans ce secteur, et puisque les écoles Sainte-Marie et Christ-Roi ont encore de l’espace, la commission n’a d’autres choix que de déplacer les élèves advenant un surplus d’élèves.
Elle explique que pour ce qui touche les résidents de la zone tampon de Saint-Charles-Borromée, c’est une règle mise en place par le ministère de l’Éducation qui les force à subir, si besoin est, un transfert administratif. «Tant qu’il y a de l’espace dans une école située dans un rayon de 20 kilomètres, nous ne pouvons demander la construction d’une nouvelle école. » La directrice générale soutient que toutes les demandes logées auprès du ministère ont reçu une fin de non-recevoir.
Mme Anctil ajoute que normalement, un élève n’a qu’à subir qu’un seul transfert lors de son cheminement. Elle souligne également que la CSS prône la stabilité au sein de ses groupes d’élèves et cite en exemple la situation de l’école de Saint-Paul, où la totalité des élèves de 5e et 6e année a été transférée à Crabtree.
La directrice précise toutefois que le nombre élevé d’élèves est effectivement devenu une problématique, et que les Samares sont à se pencher sur le dossier pour trouver de nouvelles solutions.
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